Résumé de la 70e partie n Pat reçoit un appel téléphonique de Jeremy Saunders, qui lui demande de ne pas diffuser certaines informations qu'il lui a confiées alors qu'il était ivre. Toby est présent. Ce n'est pas mon avis», dit Pat froidement. Sa suffisance la dégoûtait. «Je crains de devoir retourner à mon travail, monsieur Saunders.» Elle reposa le récepteur et regagna la bibliothèque. Toby était assis dans le fauteuil où elle l'avait laissé, mais il y avait quelque chose de changé en lui. Sa jovialité avait disparu. Il paraissait affolé et partit presque tout de suite. Après son départ, elle ouvrit en grand la fenêtre pour éliminer l'odeur du cigare. Mais la pièce en restait imprégnée. Pat s'aperçut qu'elle se sentait à nouveau profondément troublée, sensible à chaque bruit. De retour au bureau, Toby alla directement trouver Philip. «Comment ça va ?» Philip leva les yeux au ciel. «Le sénateur est dans tous ses états avec cette histoire. Elle vient d'envoyer Luther Pelham à tous les diables pour l'avoir entraînée dans ce reportage. Elle l'annulerait sur-le-champ si on ne l'avait déjà annoncé dans la presse. Comment ça s'est passé avec Pat Traymore ?» Toby n'était pas disposé à parler d'Apple Junction, mais il demanda à Philip de mettre son nez dans le contrat de location de la maison des Adams, question qui le tracassait aussi. Il frappa à la porte du bureau d'Abigail. Le sénateur semblait calme à présent, trop calme. Cela prouvait qu'elle était soucieuse. Elle tenait à la main l'édition du soir du journal. «Jetez un coup d'œil là-dessus», lui dit-elle. Une rubrique consacrée aux potins politiques de Washington commençait ainsi : «De mauvais esprits au Capitole prennent des paris sur l'identité de l'individu qui a menacé la vie de Patricia Traymore au cas où elle poursuivrait son reportage sur le sénateur Jennings. Il semble que chacun ait sa petite idée. La belle Abigail Jennings, sénateur de Virginie, a la réputation parmi ses collègues d'être une perfectionniste au caractère difficile.» Sous les yeux de Toby, Abigail Jennings, le visage tordu par la rage, froissa la feuille du journal dans sa main et la jeta dans la corbeille à papiers. Sam Kingsley fixa le dernier bouton de sa chemise de smoking et ajusta son nœud papillon. Il jeta un coup d'œil au réveil sur le dessus de la cheminée de sa chambre. Il avait largement le temps de prendre un scotch. Son appartement dans l'une des tours du Watergate jouissait d'une vue panoramique sur le Potomac. De la fenêtre d'angle du living-room, il apercevait le centre Kennedy. Certains soirs, lorsqu'il sortait tard du bureau, il arrivait à temps pour entendre le second et le troisième actes de l'un de ses opéras favoris. Après la mort de Janice, il n'avait plus aucune raison de garder la grande maison de Chevy Chase. Karen vivait à San Francisco et passait ses vacances avec son mari chez ses beaux-parents à Palm Springs. Sam lui avait dit de prendre la vaisselle, l'argenterie, les bibelots et les meubles qu'elle préférait, puis il avait vendu presque tout le reste. Il avait voulu faire table rase du passé, dans l'espoir de dissiper le sentiment de lassitude qui l'envahissait alors. (à suivre...)