Résumé de la 69e partie n Pat demande l'aide de Toby pour reconnaître des personnes qui apparaissent dans les séquences qu'elle a sélectionnées pour son reportage. Le téléphone sonne… «Bonjour, monsieur Saunders.» Elle se rappela, trop tard, que Toby connaissait Jeremy Saunders. Il releva brusquement la tête. Associait-il le nom de Saunders avec le Jeremy Saunders qu'il avait connu à Apple Junction ? «J'ai essayé de vous joindre plusieurs fois dans la soirée», susurra Saunders. Il n'avait pas bu, cette fois-ci. Elle en était sûre. «Vous n'avez pas laissé votre nom. — Les messages peuvent tomber dans une oreille indiscrète. Vous ne croyez pas ? — Un moment, je vous en prie.» Pat regarda Toby. Il fumait pensivement son cigare et semblait indifférent à la conversation téléphonique. Peut-être n'avait-il pas fait le rapprochement entre le nom de Saunders et un homme qu'il n'avait pas vu depuis trente cinq ans ? «Toby, c'est personnel. Je me demande si...» Il se leva précipitamment sans lui laisser le temps de terminer. «Désirez-vous que je sorte ? — Non, Toby. Soyez seulement gentil de raccrocher quand je prendrai la communication dans la cuisine.» Elle prononça son nom une seconde fois à l'intention de Jeremy, afin qu'il ne commençât pas à parler avant d'être sûr que Pat seule était en ligne. Toby prit le récepteur comme si de rien n'était, mais il était certain qu'il s'agissait de Jeremy Saunders. Pourquoi appelait-il Pat Traymore ? Etait-elle en rapport avec lui ? Abigail allait sauter au plafond. Il entendait une légère respiration à l'autre bout de la ligne. Cette espèce de nullité, s'il tente de salir Abby... ! La voix de Pat lui parvint. «Toby, voulez-vous raccrocher, s'il vous plaît.» Il prit un ton bon enfant. «Bien sûr, Pat.» Il raccrocha le récepteur avec un bruit sec et n'osa pas le soulever à nouveau. «Toby ! s'exclama Jeremy Saunders d'un ton incrédule. Ne me dites pas que vous fréquentez Toby Gorgone. — Il m'aide à me repérer dans les documents d'archives», répliqua Pat. Elle fit exprès de parler à voix basse. «Bien sûr. Il a accompagné toutes les étapes de la carrière politique de notre héroïne, n'est-ce pas ? Pat, je vous appelais car je me rends compte que la vodka jointe au charme de votre présence m'ont rendu inconsidérément bavard. J'insiste pour que notre entretien reste strictement confidentiel. Ma femme et ma fille apprécieraient peu de voir la petite histoire minable de mes amours avec Abigail retransmise à la télévision nationale. — Je n'ai pas l'intention de citer une seule de vos confidences, répondit Pat. Le Mirror s'intéresse peut-être aux détails de la vie privée, mais pas moi, je peux vous l'assurer. — Très bien. J'en suis infiniment soulagé.» La voix de Saunders se fit plus familière. «J'ai vu Edwin Shepherd au club. Il m'a dit vous avoir donné un exemplaire du journal qui avait publié un portrait d'Abby en reine de beauté. Je l'avais oublié. J'espère que vous allez utiliser la photo de Miss Apple Junction accompagnée de sa mère en adoration. Elle vaut mieux qu'un long discours ! (à suivre...)