Craintes n La menace pèse toujours sur les défenseurs de l'ancien président et de ses coaccusés. «Saddam Hussein et d'autres détenus parmi la liste des 55 (personnalités de l'ancien régime détenus par les Américains) ont entamé, mercredi, une grève de la faim». C'est ce qu'a déclaré, hier, Khalil al-Doulaïmi, principal avocat irakien de l'ancien président. Et d'ajouter que cette action a pour objet de protester contre l'assassinat de l'avocat Khamis al-Obeïdi. L'avocat de Saddam a affirmé que «la grève a commencé et sa fin est conditionnée par l'obtention de garanties des Etats-Unis et de la communauté internationale concernant la protection des membres de l'équipe de défense». Pour prévenir l'assassinat d'autres avocats, «le Comité de défense a entamé des contacts avec l'Union arabe des avocats, l'Union internationale des avocats, les Nations unies et d'autres parties concernées», a déclaré Me Doulaïmi qui a refusé, par ailleurs, de préciser comment il avait eu ses informations sur la grève de la faim de Saddam Hussein et de ses codétenus qui se trouvent sous la garde de l'armée américaine. Faisant mine de ne rien savoir, le Haut tribunal pénal irakien a dit, toutefois, ne pas avoir été informé d'une telle grève. Son président a déclaré qu'il n'a rien reçu de la part des parties responsables de ces détenus et «s'il y avait eu quelque chose de ce genre elles auraient pu nous en informer». Un porte-parole de l'armée américaine a indiqué, lui aussi, qu'il allait vérifier cette information. Par ailleurs, le corps du défunt se trouve toujours à la morgue, car les membres de sa famille ne se sont pas rendus aujourd'hui à la morgue pour retirer la dépouille. Sa veuve a indiqué que ni elle ni sa belle-famille — qui se trouve à Ramadi (ville sunnite à 100 km à l'ouest de Bagdad) — «n'osent se rendre à la morgue pour retirer le corps de Khamis car nous craignons d'être tués». Elle a appelé «le gouvernement, le ministère de l'Intérieur et les partis politiques à l'aider à récupérer le corps pour pouvoir l'enterrer». La veuve a indiqué qu'elle se trouvait avec ses enfants dans la Zone verte, secteur ultraprotégé au centre de Bagdad, car, a-t-elle dit, «les Américains m'ont dit que je serais mieux protégée ici». Pour rappel, Khamis al-Obeïdi, avocat de l'équipe de défense de Saddam Hussein, a été pris de son domicile par une vingtaine d'hommes armés en civil se présentant, selon sa famille, comme des agents du ministère irakien de l'Intérieur, hier matin, puis assassiné quelques heures plus tard. Il est le troisième avocat de la défense à avoir été tué depuis le début, le 19 octobre 2005, du procès de Saddam Hussein.