Manifestation L?ancien président irakien et ses collaborateurs, emprisonnés depuis une année déjà, ont entamé, vendredi dernier, une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention. Saddam Hussein et de hauts responsables de l'ancien régime irakien ont entamé, vendredi, une grève de la faim, a affirmé hier dimanche un de leurs avocats, Me Badiaa Aref Ezzat. «Nous avons des informations sûres selon lesquelles Saddam Hussein et onze autres prisonniers ont commencé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements. J'appelle le Comité international de la Croix-Rouge à intervenir immédiatement pour qu'il puisse se faire une idée de la condition des détenus», a-t-il lancé. L?avocat, qui devait rencontrer officiellement son client mercredi prochain, ne pourrait malheureusement pas le voir. «Le tribunal avait fixé à mercredi la première rencontre avec Saddam Hussein et le collectif avait mandaté Me Khalil Doulaïmi, mais tout a été annulé à la dernière minute sans que l'on en sache les raisons», a précisé encore Me Ezzat. L'armée américaine, pour sa part, dément catégoriquement la véracité de ces informations. «Cela n'implique absolument pas Saddam. Il est en bonne santé et mène sa vie normalement, c'est-à-dire qu'il continue de s'alimenter», a affirmé le porte-parole militaire américain chargé des opérations de détention en Irak. Toutefois, il n?a donné aucune explication sur les raisons de l?annulation de la rencontre de Saddam avec ses avocats. «Après le petit-déjeuner de samedi, certains des détenus ont décidé de ne pas prendre leur repas. Sur les 12 détenus importants, 5 mangent régulièrement, dont Saddam Hussein, qui a pris tous ses repas. Les 7 autres ont réduit leur nourriture sans arrêter totalement de s'alimenter», a-t-il encore dit. Le responsable américain a précisé qu?à l'exception de deux, tous ont dit qu'ils allaient commencer à se nourrir ou l'ont déjà fait. La raison de cette décision est leur volonté d'avoir plus de visites du Comité international de la Croix-Rouge. Détenus depuis un an, Saddam et les onze responsables ont été entendus le 1er juillet par un juge d'instruction du Tribunal spécial irakien (TSI), chargé de les juger. Ils sont détenus dans un camp militaire à proximité de l'aéroport de Bagdad. L?ancien président irakien et ses ex-collaborateurs risquent tous la peine de mort. Pour rappel, la défense du président déchu compte un collectif de onze avocats qui a été mis en place et agréé par Saddam Hussein et par le Tribunal spécial irakien (TSI).