Réaction n Après avoir suscité moult interrogations et critiques, voire des inquiétudes quant à ses chances dans ce Mondial, la France a réussi le coup de force en terrassant le taureau espagnol (3 à 1). Après s'être extirpé difficilement de son groupe, la France ne partait pas avec les faveurs du pronostic face à une Espagne flamboyante, à la limite arrogante à l'image de son sélectionneur Luis Aragones, connu pour ses écarts racistes, ou de sa presse, Marca en tête, qui ironisa sur la valeur de l'adversaire envoyant même Zidane à la retraite. Piqués dans leur amour-propre, les Bleus ont enfin retrouvé leur punch, leur football et leur ligne directrice, dictée par les anciens que Domenech avait du mal à faire admettre à la France entière. Hier, l'Espagne fougueuse de ses jeunes talents (Fabregas, Torres, Joaquim et autres Reyes ou Villa) est passée à la trappe. Pourtant, c'est elle qui a ouvert la marque à la 27' après s'être offert quelques frayeurs sur deux occasions de Zidane (16'), dont le tir est contré, et de Ribery et Vieira (22') qui ne sont pas parvenus à reprendre un centre parfait d'Henry. Profitant d'une faute de Thuram sur Pablo Ibanez, Villa transforme victorieusement un penalty et donne l'avantage aux Ibériques. Les Français ne s'affolent pas et à quatre minutes de la pause, un une-deux entre Vieira et Ribery permet à ce dernier d'accélérer la course et d'aller battre Casillas malgré le retour de deux défenseurs. En nets progrès par rapport à ses trois premiers matchs de poule, la France tient bon défensivement et empêche toute construction espagnole grâce à un milieu dense et un Zizou retrouvé qui lance Malouda (55') dont le lob oblige Casillas à mettre en corner. Libéré par son but, Ribery déborde sur l'aile droite, mais son centre est dégagé in extremis par la défense alors que Zidane était à l'affût. Les Espagnols se contenteront d'une frappe sur le petit filet de Joaquim (81'). Deux minutes après, Henry profite d'un coup franc un peu sévère de Puyol qui écope au passage d'un carton qui le déstabilisa une minute après. En effet, sur la balle arrêtée de Zidane, Vieira, le meilleur joueur du match, reprend de la tête au second poteau et but ! Et chut pour Aragones ! Les Bleus, solidaires et orgueilleux, finiront par achever leurs adversaires dans le temps additionnel par le capitaine ressuscité Zinedine Zidane qui, bien servi par Wiltord, remplaçant d'Henry, s'en ira éliminer le Catalan Puyol avant de fusiller son ex-coéquipier du Real, Casillas. L'Espagne tombe de haut et son rêve est brisé par une équipe de «vieillots» qu'on donnait perdante à tous les coups avant que Zizou et ses copains ne contredisent tout le monde et ferment la gueule à tous les grognards. Et puis, celui qui a tout intérêt à prendre sa retraite c'est bien Aragones (le plus vieux sélectionneur du Mondial), non pas parce qu'il a trop de cheveux blancs, mais pour avoir trop méprisé la race humaine.