On pourrait croire, vu le boom incroyable de la téléphonie mobile en Algérie, que KMS et cabines téléphoniques sont totalement désertés. Cependant, à voir leur nombre, on se demande si le créneau n'est pas toujours aussi porteur. Les cabines téléphoniques avec carte à puce pullulent dans les grandes artères des villes, de même que les taxiphones qui poussent comme des champignons. Après une bataille remportée par la téléphonie mobile, tout le monde s'attendait à la disparition des taxiphones. Il était impensable, également, de planter des cabines téléphoniques alors que presque tous les Algériens disposent d'un téléphone portable. C'est plutôt le contraire qui se déroule actuellement : taxiphones et cabines téléphoniques s'arrachent le maximum de places. Avec 45 000 kiosques multiservices, on a une idée de l'ampleur du phénomène. Ils sont souvent aménagés dans des espaces étroits, avec 5 à 6 lignes téléphoniques, des compteurs d'appel un peu usés, une corbeille de confiseries et des cartes de recharge pour téléphones mobiles. Bref, un décor austère qui, néanmoins, fait recette pour ses exploitants. Si certains semblent avoir bien gagné le pari, d'autres ont baissé rideau en raison du manque d'affluence. Certains consommateurs, trouvant les tarifs exorbitants, crient à l'arnaque et parlent même «d'escroqueries déguisées», tandis que d'autres sont pleinement satisfaits des prix affichés. Quant aux cabines téléphoniques avec carte à puce, elles séduisent par leur design et leurs tarifs. Le boom de la télécommunication fait que l'accès est garanti pour tous avec une baisse conséquente des prix et surtout la disponibilité assurée. Le réseau Oria, lancé en septembre 2005, a investi justement dans ce créneau de cabines téléphoniques avec carte à puce. Trouvant son partenaire Algérie Télécom comme principal allié dans le projet, l'entreprise Mobilink affiche sa volonté de couvrir tout le territoire algérien. «On compte actuellement 27 000 cabines au Centre du pays. Nous comptons nous étendre à l'Ouest prochainement», affirme Karim Benmansour, directeur général de Mobilink. Ce qui est à remarquer, c'est le design de la cabine, confectionnée en Afrique du Sud, qui est le genre que les Anglo-Saxons affectionnent le plus. «Le box s'adapte parfaitement au climat et aux besoins des consommateurs.» L'idée d'installer des cabines classiques avec portes fermées est désormais révolue. La tarification des cabines Oria reste avantageuse. «Les tarifs s'affichent en temps réel au moment de la communication grâce à un afficheur numérique.» Une transparence qui, contrairement aux taxiphones, est de nature à rassurer le consommateur. Si le coût d'appel défini à 2,70 DA reste très abordable, celui de l'international, à raison de 20,25 DA la minute, est quelque peu cher pour des usagers habitués aux rabais des tarifs. «Nous sommes un service complémentaire d'utilité publique et nous partageons nos revenus avec Algérie Télécom», assure le responsable d'Oria. Mais on n'en saura pas plus, comme par exemple sur le nombre des clients. Un secret jalousement gardé par le premier responsable de cette entreprise.