Le meneur de jeu de l'équipe de France était le seul véritable «Brésilien» sur le terrain du stade de Francfort. C'est que Zinédine Zidane a fourni, hier soir, le match le plus accompli de sa carrière en Coupe du monde face au même Brésil qu'il avait privé, un certain 12 juillet 1998, d'un nouveau sacre mondial. La Seleçao, complètement paralysée, ne s'est pas créé la moindre chance de but face à une équipe tricolore emmenée par un Zidane des grands jours. Le vétéran a confirmé qu'il ne joue pas la Coupe du monde de trop. Le seul but de la rencontre est venu de ses pieds : à la 57', son centre millimétré a trouvé Thierry Henry, qui pouvait scorer pour la 3e fois de la compétition. Après un bon début de partie, le Brésil s'éteignait assez vite. Les champions du monde ne parvenaient pas à franchir le rideau défensif français, bien en place. Les Brésiliens payaient notamment les défaillances des latéraux Roberto Carlos et surtout Cafu, qui n'ont plus les jambes pour satisfaire leurs ambitions offensives. Cafu galvaudait ainsi une superbe occasion de contre à la 22' en ratant horriblement sa passe. C'est ainsi que la France prenait progressivement le contrôle du jeu, sous l'impulsion d'un Zidane «brésilien» qui évoluait à son meilleur niveau. Mais les hommes de Domenech se brisaient régulièrement sur la solide charnière centrale brésilienne. La domination française se poursuivait après le repos. De la tête, Vieira manquait d'un rien le cadre après un coup franc de Zidane (46'). Les Brésiliens étaient aux abois sur chaque balle arrêtée à proximité de leur surface. La suivante allait être la bonne. A la 57', Zidane, excentré sur le côté gauche, adressait un long centre qu'Henry, laissé libre de tout marquage, ne se faisait pas faute de transformer. Quatre minutes plus tard, Ribéry semait la panique dans la défense «Auriverde», et Juan manquait de peu de tromper son propre gardien. L'occasion suivante était toujours française, Dida devant sortir en catastrophe face à Ribéry. Malgré les entrées en jeu de Robinho et Adriano, le jeu offensif du Brésil restait d'une totale indigence. Pour preuve, Barthez devait effectuer son seul arrêt sérieux à la... 91', sur un essai lointain de Ronaldo. Ronaldinho, attendu comme le messie, n'a été que le triste fantôme du joueur qui illumine si souvent Barcelone. Quant à la France, elle a réussi un match plein. On est loin de l'équipe qui avait débuté la compétition de manière poussive. En demi-finales contre le Portugal, la formation de Domenech partira favorite, surtout si Zidane a encore envie de repousser de quelques jours sa retraite ! l Les Brésiliens ont tous été unanimes à évoquer que «le bourreau Zidane» a fait pleurer une 2e fois le Brésil» après la qualification de la France aux dépens de la Seleçao (1-0) samedi en quarts de finale du Mondial-2006 de football. «Zidane était dans un jour de Zidane. Et l'un des derniers mohicans du football créatif et imprévisible a battu le Brésil de (Carlos Alberto) Parreira.» Et (le Brésil) a eu de nouveau la France de Zidane sur son chemin.» «Le Brésil perd face à la France et le rêve du "hexa" (6e titre mondial) s'éteint», dit le journal O Globo sur son site. «Le résultat démontre le poids historique du Brésil contre les Français en Coupe du monde. Après la défaite 5-2 en demi-finales en 1958 (en Suède), la France a remporté les trois confrontations suivantes: en quarts en 1986 (au Mexique) aux tirs au but, lors de la finale de 1998 et maintenant», rappelle le quotidien. «Les stars du Brésil n'ont pas réussi à créer du jeu», regrette O Globo. «La France est le plus grand tourment du Brésil en Coupe du monde», déclare pour sa part le journal O Estado de Sao Paulo. «Ce soir, c'est tout le Brésil qui a été pris de convulsions», a affirmé l'envoyé spécial de ce média en Allemagne en référence aux mystérieux mal qui avait frappé Ronaldo avant la finale de 1998 perdue 3-0 par la Seleçao. «Pour le match de 1998, les convulsions de Ronaldo ont servi d'excuse. Qu'est-ce qui expliquera la désastreuse prestation de ce samedi à Francfort?», s'interroge-t-il. La France a interrompu la série de 11 victoires consécutives du Brésil en phase finale de Coupe du monde. Les Français sont les derniers à avoir battu le Brésil, lors de la finale1998 remportée par les Bleus (3-0 ) en 1998.