Spectacle n Les planches du Théâtre national ont vibré, hier, aux rythmes des danses traditionnelles du Japon. Ainsi, après la fameuse soirée des tambours, les services culturels de l'ambassade du Japon à Alger, en collaboration avec le ministère de la Culture, ont invité le public algérois à découvrir l'art de l'expression corporelle, jusque-là très peu connu, et à peine entrevu à la télévision. La soirée s'annonce d'emblée d'une extrême richesse visuelle : splendeur des costumes, des vêtements traditionnels d'un pittoresque savoureux, furia et faste des couleurs, noblesse et préciosité des gestes que les interprètes de la troupe de danse folklorique Kikunokaï ont exécutés d'une façon qui se veut tantôt lente et quiète, tantôt prompte et franche, directe et surprenante. C'est tout le Japon, cette contrée lointaine, un Orient qui ne nous ressemble pas et qui se distingue, comme le nôtre, par son style imaginé et raffiné. C'est un Orient pur et séculaire qui, séduisant, s'offre à chacun dans une totale et excessive nouveauté, puisqu'il y a une interprétation certes traditionnelle mais faite dans un dynamisme vivant et qui se régénère. C'est un Orient qui se révèle beau, riche, précieux et, de surcroît, merveilleux, un lieu de rencontre, une jonction «du rêve et de l'idéal esthétique» joliment incarné par une interprétation corporelle d'une beauté visuelle. Le spectacle se compose de plusieurs chorégraphies, en fait des tableaux dont chacun met en scène une situation, raconte une histoire puisée dans le terroir, notamment d'inspiration religieuse ou encore relevant du mythique. Ainsi, plus qu'une expression corporelle, ces danses ponctuées de sons, de chants aigus ou graves, trouvent leur essence dans les arts de la scène ; c'est en se fondant dans la scène que le mouvement, le geste et toute l'expression du corps prennent forme et revêtent en conséquence un sens chorégraphique au sens profond du terme, voire s'investit d'une théâtralité démonstrative. Cela confère à la danse qui se réapproprie l'espace, le lieu du dit et du dévoilement, pour faire sienne sa substance scénique et sémantique.