Sidi Ali quitte donc Sidi Bouzid. Il pousse le chameau en direction du levant, vers La Mecque, mais la bête refuse d'avancer, pointant son long cou en direction du couchant. Le saint insiste. La bête finit par obéir et elle va en direction de l'Est. Bientôt, en arrivant devant l'oued Taouzara qui charrie en cette période de l'année des eaux abondantes, le chameau, sur la berge, s'arrête et refuse d'avancer. Il pointe son cou en arrière, comme s'il voulait demander au saint homme de rebrousser chemin ! Des passants le ramènent chez Sidi Bouzid qui lui offre encore l'hospitalité. Il tire si fort que l'animal se cabre. Sidi Ali, désarçonné, perd l'équilibre et tombe. Il se fracture un membre. On le ramène chez Sidi Bouzid. «Dieu, lui dit-il, a décidé que tu resteras encore quelque temps avec nous !» Plus tard, Sidi Bouzid lui confie l'éducation de ses deux fils et, pour s'attacher ses services davantage, il lui propose sa fille en mariage. Les années passent, puis Sidi Ali a la nostalgie du Sahara occidental, son pays natal. Sidi Bouzid, qui ne veut pas se séparer de lui, lui fait cette proposition : «Si tu restes, je te donnerai, au choix, la source de Tiouelfin ou la somme de deux mille pièces d'or.»