Débat n C'est autour de ce thème que s'est articulée la journée d'étude sur «le commerce extérieur : éthique et enjeux», organisée mardi à Koléa (Tipaza). «Beaucoup d'opérateurs et d'experts dans le secteur du médicament ont exprimé plus que des réserves, un mécontentement vis-à-vis des dispositions prises en 2005 par le ministère chargé de la Santé, libérant totalement l'importation et supprimant les exigences en matière d'investissement pour les importateurs», dira Ali Aoun, P-DG du groupe Saïdal. M. Aoun évoquera la question de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC en citant l'exemple des pays déjà membres comme la Tunisie qui ont pris des dispositions et des mesures multiples pour protéger leur production nationale. Il ajoutera que l'Algérie a besoin d'élargir et de rendre plus performant son appareil et son système de contrôle des produits pharmaceutiques pour la garantie de la qualité, de l'innocuité et de l'efficacité de ces derniers. En 2004, l'Algérie a importé plus de 1 milliard de dollars en médicaments. «La facture en médicaments pour les années à venir continuera probablement d'augmenter», ajoutera-t-il. Le premier responsable de Saïdal avancera un dernier chiffre du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière concernant les produits pharmaceutiques importés à 86%. «La question qui se pose aujourd'hui est de savoir si on continue à importer plus des deux tiers de nos besoins en produits pharmaceutiques, ou de se dire qu'il y a de la place pour la production nationale», s'est-il interrogé en insistant sur l'efficacité du médicament générique qui possède la même composition qualitative en principes actifs que le médicament original (princeps). Pour sa part, Issad Rabrab, P-DG de Cevital, appellera dans sa communication les entreprises du secteur privé à prendre le relais des entreprises publiques pour diversifier la nature des exportations, créer de nouvelles sources de richesses hors hydrocarbures et stimuler la modernisation de l'économie nationale. A signaler enfin que cette journée d'étude a vu la participation du président du Haut-Conseil islamique (HCI) et le ministre des Finances, Mourad Medelci qui a précisé que l'Algérie se tourne actuellement vers l'économie de marché hors hydrocarbures. Les organisateurs de cette journée d'étude, à savoir l'Institut maghrébin des douanes et de la fiscalité de Koléa, la direction générale des douanes, le groupe Saïdal, l'ordre des experts comptables et l'Ecole nationale des impôts, précisent s'être réunis pour discuter des changements structurels constatés au niveau de la balance des paiements de pays comme l'Algérie qui tendent à renforcer le rôle des services dans les choix économiques et accorder une place déterminante au «soft» dans les échanges internationaux.