Sculpture n Une exposition d'art de l'artiste Juan Luis Molero se tient jusqu'au 13 juillet, à l'institut Cervantès, Centre culturel espagnol d'Alger. L'exposition, qui a pour thème «Origine», regroupe un ensemble de peintures et une série de sculptures, une juxtaposition de formes d'expression. Ce qui frappe d'emblée l'attention de l'observateur et suscite sa curiosité, ce sont bien les sculptures qui, toutes, témoignent de l'influence de l'art primitif – ou encore de l'art premier – sur l'imagination de l'artiste qui se réclame de la lignée de Picasso. Puisque Picasso avait creusé et cultivé l'essence même de l'art premier pour en faire. Il a puisé son inspiration dans cette humanité encore balbutiante. «Il y a eu, après Picasso, une rupture dans l'art», a déclaré Edouardo Calvos, directeur de l'institut, et Juan Luis Molero, selon ce dernier, reprend là où tout a été arrêté. «Il s'inspire de ces représentations pour en créer, selon sa sensibilité et ses intentions esthétiques, ses propres modèles et concevoir autrement un art qui se veut incontestablement personnel, sien» a-t-il ajouté, poursuivant que «l'art est un processus continu, continuellement. Les sculptures que Juan Luis Molero imagine et façonne sont dépouillées d'apparats et de composants ostentatoires. Elles se veulent sobres et naturelles. Cela fait leur originalité, et leur authenticité. Ces sculptures en métal (fer) se présentent comme des totems pour certaines, comme des idoles pour d'autres. Toutes aux apparences autant diverses que curieuses et qui, étrangement, rappellent rites et croyances primitives, notamment aux origines africaines. Il y a ainsi une référence indéniable à l'Afrique, cette contrée qui recèle encore des mystères et continue de constituer une source d'inspiration pour tant d'artistes, notamment Occidentaux. Un continent où s'exprime encore l'authenticité et représente un véritable creuset d'imagination et de création. Autant d'images et de l'art premier sont une manière de dire autrement l'art dans sa véracité et sa justesse ; et l'utilisation du matériau (fer) qui, pour l'artiste, est un élément pur, accroît, accentue cette authenticité dont jouit ce type d'art aux accents millénaires. Aussi, le matériau que Juan Luis Molero confère à l'art lui-même une grande crédibilité et accorde également à l'artiste une liberté et l'inscrit dans l'universalité, puisque l'art premier est l'expression pure de l'humanité, ses balbutiements et ses aspirations artistiques. Quant aux peintures, elles ne sont, en fait, que la transposition sur la surface du tableau de ces représentations totémiques, et qui se veulent, sur un autre support et selon une autre forme d'expression, une autre version de l'art premier.