Finish n La grande finale du Mondial aura donc lieu ce soir dans le mythique stade de Berlin, où la Squadra Azzurra et la sélection tricolore se livreront une lutte sans merci et certainement pleine de suspense. La France en a goûté la succulente saveur, il y a huit ans. L'idée qu'elle peut déjà le reprendre est très impressionnante. D'habitude, c'est le Brésil, ou l'Argentine. Tel est le sens de l'œuvre que doit achever la plus belle génération jamais enfantée par le pays de Jules Rimet et de Georges Boulogne. Il faut bien l'appeler génération Zidane. Dans son sillage, il y a les autres, qui n'étaient pas là «avant». Gallas, Sagnol, Abidal, Malouda, Ribéry, Makelele aussi. Surtout, leur reconnaître leur dû : c'est une équipe qui s'est hissée en finale, une vraie, avec son identité et ses souvenirs propres. L'Espagne, le Brésil, le Portugal : il faut plus d'une bande de grognards mal entourée pour épingler un tel trophée à leur tableau de chasse. Ils n'ont pas été les accompagnateurs du talent de Zidane, quoi qu'il arrive, même si un symbole fort réunit les deux histoires : la France aura retrouvé en 2006 les trois derniers adversaires de son chef-d'œuvre de l'Euro-2000 et un Brésil associé à jamais, à son corps défendant, au rêve du 12 juillet 1998. L'Histoire, cependant, appartient à tout le monde, même aux Italiens. Championne du monde en 1934 et 1938, à l'époque trouble où le stade olympique fut édifié par la volonté d'Hitler, puis en 1982, date de son dernier trophée, la Nazionale peut devenir l'équipe la plus titrée derrière le Brésil. L'Italie n'en peut plus de rater les derniers matches (1994, 2000) et de voir sa route stoppée par la France (1986, 1998, 2000). Il faut aussi prouver, à l'heure où la justice italienne révèle un championnat faussé, que le Calcio se joue, derrière les Alpes, avec de grands joueurs. Le parcours italien est moins exemplaire que celui de la France, mais le contenu de sa demi-finale contre l'Allemagne (2-0 a.p.) est la garantie d'une effroyable difficulté. Zidane saura anticiper. Il est devenu un champion quand sa trajectoire a croisé, il y a dix ans, celle de Marcello Lippi. L'actuel sélectionneur italien a autant dirigé Zidane qu'il l'a admiré. Il connaît trop le jeu pour oublier que les grands matches appartiennent aux grands joueurs. C'est mécanique : le sort de la finale est en partie suspendu au niveau de jeu, ou de génie, de Zidane. Derrière «Vivre ensemble ou mourir ensemble», c'est l'autre phrase-clef des Bleus lancée par Sagnol, vendredi : «Nous avons Zidane et eux ne l'ont pas.» Les équipes probables n Italie : Buffon, Zambrotta, Materazzi, Cannavaro (cap.), Grosso, Camoranesi, Gattuso, Pirlo, Perrotta, Totti, Toni. Entr. : Marcello Lippi n France : Barthez, Sagnol, Thuram, Gallas, Abidal, Vieira, Makelele, Ribéry, Zidane (cap.), Malouda, Henry. Entr. : Raymond Domenech.