Ils viennent d'obtenir leurs diplômes. Ils sont tout heureux d'avoir réussi après tant d'années de sacrifice, mais ce sentiment est entaché d'incertitude quant à leur avenir professionnel. «Obtenir un diplôme est un soulagement de quelques minutes suivi d'un sentiment d'anxiété quant à la valeur du fameux document et son utilité dans la vie», nous indique Kahina, fraîchement licenciée en anglais. Notre interlocutrice s'interroge sur les horizons que peut lui ouvrir son diplôme, d'autant plus qu'elle connaît des dizaines de jeunes femmes dont le diplôme n'était pas un élément émancipateur. «Mon souhait le plus cher est de travailler dans une société étrangère pour me permettre d'approfondir mes connaissances de langue et de communication avec des personnes dont l'anglais est la langue maternelle, sinon je pourrais opter pour l'enseignement… Enfin, je n'en sais rien pour le moment…», lâche-t-elle, complètement désemparée. La plupart des nouveaux diplômés ne savent pas quel chemin emprunter, alors que l'enseignement ne leur semble pas un métier assez intéressant. L'obstacle de l'expérience plane sur ces nouveaux diplômés qui se disent même prêts à subir quelques mois d'apprentissage sans exiger grand-chose en contrepartie. «L'expérience s'achète et l'essentiel pour moi est de trouver un moyen pour ne pas tomber dans le calvaire du chômage et de l'oisiveté. Le côté matériel n'est pas important pour l'instant car durant tout notre cursus universitaire, nous n'avons effectué aucun stage», note, pour sa part, Karim, licencié en langue française.