Parcours n Mohamed, 55 ans, licencié en langue anglaise, est guide depuis une vingtaine d'années. Après avoir passé cinq années à Londres, Mohamed revient en Algérie et devient guide, par hasard. «On cherchait un jeune universitaire, avec une certaine culture générale, maîtrisant une langue étrangère pour être guide lors d'une croisière. J'ai été encadré par Riadh Boufedji, chef des opérations, chargé de la désignation des guides», dit Mohamed, poursuivant : «Autrefois, nous organisions des après-midi à thème sur la route de la Saoura, la route de l'Ivoire, etc. ou encore sur saint Augustin, Timgad ou Hippone, sur l'Algérie médiévale, Tlemcen, Casbah El-Mahroussa, la vallée du M'zab, la communauté ibadite, les Fougara de Timimoun, les ksour, les palmeraies, Tamanrasset et les Touareg, le Tassili, le plus grand musée du monde à ciel ouvert. Il fallait être capable de répondre à toutes les questions des touristes. Maintenant, ça ne se fait plus. Avant, il y avait ce qu'on appelait guide conférencier qui faisait de l'animation et de la description sur tout le territoire national, sur Timimoun, Ghardaïa, El-Goléa, etc. Il devait avoir des connaissances en histoire, en géographie, en archéologie, en philosophie, en politique, en économie, en culture, en architecture.» Le guide a la chance de faire la connaissance, lors des visites et circuits, des personnalités de notoriété internationale. Mohamed, pour sa part, a été le guide de l'attaché culturel à Ottawa, de l'attaché d'ambassade à La Haye et tant d'autres encore. Il se remémore l'époque où avec ses compagnons de l'Onat, guides comme lui, il avait des discussions sur des thèmes en rapport avec leur métier, des débats et des échanges dans le cadre d'un club qu'avec six de ses compagnons il avait formé à la rampe Bugeaud (actuellement rue Ben Boulaïd), notamment son collègue Omar Nedjar, parlant l'italien, qui a atterri dans ce métier en même temps que lui. Ce club de guides n'existe plus. «On faisait de l'autoformation», notera Mohamed qui précise les missions du guide : «Le guide accueille les touristes à l'aéroport, s'occupe de leurs bagages, de leur hébergement, car le métier de porteur ou de chasseur n'existe pas chez nous. Parfois il s'agit de groupes de 4 à 50 personnes. Il est même chargé de les réveiller le matin». Et d'ajouter : «Avant, il y a toute une préparation à faire. Il faut établir les programmes, selon la demande des clients, la conception, l'accompagnement, la traduction… Il faut se documenter en permanence.» En somme, «le guide est un chargé de mission». Lorsque Mohamed n'est pas en visite ou en circuit, il est attaché commercial au sein de l'entreprise Onat. Il lui est arrivé de faire trois circuits par mois, ces dernières années, il n'en fait plus que deux.