Enquête n Les forces de sécurité s'activaient pour retrouver les auteurs des sanglants attentats de la veille à Bombay, les soupçons se portant sur des rebelles islamistes. Sept attentats à l'explosif ont ciblé quasi-simultanément les trains et gares de banlieue de Bombay, hier soir, faisant au moins 183 morts et 624 blessés, ont annoncé, ce mercredi matin, des sources sécuritaires indiennes, précisant que les explosions ont eu lieu à l'heure de pointe dans un intervalle de 20 minutes. Six explosions se sont produites dans des gares bondées ou des trains des quartiers de Matunga, Khar, Mahim, Jogeshwari, Borivali et Bhayendar, à Bombay même et dans sa banlieue. Une septième a eu lieu dans un métro. Le Premier ministre indien Manmohan Singh n'a pas tardé à réagir et a promis de «vaincre les terroristes». A New Delhi, la police, qui a dressé des barricades, fouillait les hôtels à la recherche d'indices, a indiqué le ministre de l'Intérieur Shivraj Patil. Tôt ce matin, la police inspectait les sites des attentats à la recherche d'indices leur permettant de suivre les traces des poseurs de bombe. Selon de hauts responsables cités par la presse indienne d'aujourd'hui, la police enquête sur les éventuels liens entre un groupe étudiant islamiste, le Students' Islamic Movement of India (Simi), et le groupe radical extrémiste Lashkar-e-Taiba. Basé au Pakistan où il est interdit, le Lashkar est actif au Cachemire indien en proie à une insurrection séparatiste depuis 1989. Les hautes instances sécuritaires au gouvernement insistent sur le fait que ces attentats «sont à l'évidence l'œuvre du Lashkar» et visent à intensifier le «rythme des violences communautaires». «Les policiers ont déjà retrouvé un minuteur dans les décombres à la gare de Khar», a noté un haut responsable du gouvernement du Maharashtra. Une huitième bombe, qui n'a pas explosé, aurait également été retrouvée et les forces antiterroristes enquêtent sur les auteurs de cette tentative inachevée. De nombreux lieux sensibles restaient placés ce matin en état d'alerte maximale, en particulier à New Delhi et Bombay, avec des mesures particulières prises dans les gares et les aéroports. A rappeler que la ville de Bombay, capitale financière de l'Inde connue aussi pour ses bidonvilles, a été plusieurs fois la cible d'attentats. En 1993, une série d'explosions y avaient tué plus de 300 personnes et blessé plus de 1 000. Plus récemment, le 7 mars 2006, un triple attentat avait été perpétré à Bénarès (nord), la plus importante ville sainte hindoue, faisant 23 morts. Le 29 octobre 2005, un triple attentat à New Delhi avait fait 66 morts. Toutes les attaques ayant ciblé l'Inde avaient été quasi simultanées, notent des analystes dans la presse indienne d'aujourd'hui, faisant allusion à la stricte planification des attaques contre ce pays.