Investigations n L'unique survivant du commando auteur des attaques coordonnées de Bombay a comparu, ce jeudi matin, devant un juge indien en vue du prolongement de sa détention provisoire. Mohammed Ajmal Amir Iman «est en détention préventive jusqu'au 24 décembre», a déclaré le chef de la police de Bombay. Il n'a pas donné d'autres détails, invoquant «des raisons de sécurité». L'officier en charge de l'enquête, le chef de la brigade criminelle de Bombay, a toutefois estimé peu probable que le suspect soit extrait du lieu tenu secret où il est interrogé. «Nous avons demandé au magistrat de venir à la brigade criminelle, étant donné le contexte en matière de sécurité», a-t-il expliqué. Il a précisé que les enquêteurs étaient en train de finir de déterminer les chefs d'accusation, précisant qu'Iman serait probablement inculpé de «guerre contre le pays, meurtres, tentatives de meurtres et autres infractions à la législation sur les armes et les explosifs». Iman, identifié par les autorités indiennes comme un ressortissant pakistanais, était l'un des 10 membres du commando islamiste lourdement armé qui a tué 163 personnes à travers Bombay, notamment dans deux hôtels de luxe et dans la principale gare ferroviaire, entre le 26 et le 29 novembre dernier. Unique survivant du groupe, il avait été arrêté le premier soir des attaques qui avaient transformé la capitale économique indienne en champ de bataille. Le Pakistan a, pour sa part, interpellé deux dirigeants du groupe islamiste cachemiri pakistanais Lashkar-e-Taiba, a confirmé, hier, mercredi, le Premier ministre du Pakistan, sous pression de l'Inde et des Etats-Unis, convaincus que c'est ce mouvement qui a perpétré les attentats de Bombay. Ces deux hommes, hauts responsables du LeT, étaient désignés depuis plusieurs jours par New Delhi et la presse indienne comme les principaux maîtres d'œuvre du carnage commis à Bombay. Le nom de Zaki-ur-Rehman Lakhvi aurait été livré, d'après l'Inde, par le survivant du commando Mohammed Iman. Lakhvi aurait sélectionné et entraîné le commando islamiste parti de Karachi au sud du Pakistan pour se rendre à Bombay, affirment les journaux indiens. Quatorze autres personnes avaient été appréhendées dimanche et lundi derniers, dans la partie pakistanaise du Cachemire, au cours d'un raid sur un camp pour personnes défavorisées d'une association caritative musulmane, Jamaat-ud-Dawa, considérée comme la branche politique du LeT. Enfin, un seizième homme avait été arrêté à Rawalpindi, près d'Islamabad. Mais le Pakistan avait assuré qu'il ne livrerait à l'Inde aucun suspect des attaques de Bombay et qu'il les jugerait lui-même, si nécessaire. Il s'était aussi dit prêt à une nouvelle guerre si New Delhi décidait d'une action militaire, même ciblée.