Signes n Cela a commencé avec les massacres de Palestiniens. Cela s'est poursuivi au Liban. Et maintenant, Israël s'en prend à Damas et Téhéran. Israël veut gagner du temps pour poursuivre son offensive contre le Hezbollah. La Syrie s'est dit prête à une riposte immédiate en cas d'agression. L'Iran est accusé par Tel-Aviv de soutenir le Hezbollah et la communauté internationale n'y peut rien pour le moment. C'est dans ce contexte que les risques d'un conflit régional sont de plus en plus présents. «Nous allons utiliser tous les moyens» dans la confrontation avec Israël, a lancé sur un ton de défi le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. «Puisque l'ennemi n'observe plus de ligne rouge, nous n'avons plus de ligne rouge non plus», a-t-il averti, dimanche soir, sur la chaîne de télévision du parti chiite Al-Manar après avoir déclaré samedi «une guerre ouverte» à Israël. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a, lui, assuré que «rien» n'empêcherait Israël de «parvenir à ses objectifs» et de chasser le Hezbollah. Des ministres israéliens cités par la radio ont, pour leur part, estimé que l'Etat hébreu avait besoin d'un délai de deux semaines pour neutraliser le Hezbollah. C'est dans ce contexte que Shimon Peres, le numéro deux du gouvernement, a catégoriquement rejeté dimanche l'appel au cessez-le-feu lancé la veille par le Premier ministre libanais Fouad Siniora. La Syrie se sentant directement menacée a préféré être «préventive» en déclarant qu'elle ripostera «directement» et «par tous les moyens» à toute attaque israélienne, a déclaré, dimanche, le ministre syrien de l'Information, dans une première réaction officielle de Damas, depuis le début des hostilités au Liban. L'Iran, le grand voisin de ces pays en conflit et qui constitue une référence spirituelle pour le Hezbollah et la Syrie, semble, lui aussi, préventif avec toutes les pressions qu'il subit à cause de ses ambitions nucléaires. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a fait l'éloge du Hezbollah libanais pour sa lutte contre «la tumeur infectée» du sionisme, alors que Téhéran a, de nouveau, mis en garde Israël contre toute agression contre la Syrie. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, a déclaré hier : «Nous espérons que le régime sioniste ne commettra pas l'erreur d'attaquer la Syrie car, en cas d'extension du conflit, il devra faire face à des pertes inimaginables». Israël a déjà accusé l'Iran sur la présence de militaires iraniens aux côtés du Hezbollah et son implication dans l'attaque au missile contre un navire de guerre israélien. L'accusation de l'Iran et de la Syrie s'est accentuée par le communiqué du G8 sur le Proche-Orient, qui condamne les extrémistes «et ceux qui les soutiennent», allusion directe à ces deux pays. Avec tous ces indices qui ne montrent aucun signe d'une pause dans le conflit au Proche-Orient, l'eventualité d'un conflit de longue durée et d'une confrontation généralisée n'est donc pas écartée.