Résumé de la 6e partie n Pour avoir enfreint les lois que les dieux lui avaient édictées, l'Atlantide a été châtié... Platon n'a pas achevé le Critias et il semble ne pas avoir écrit le troisième qu'il a annoncé, Atlantikos, ou alors que celui-ci a disparu. Le poème de Solon sur l'île engloutie par les flots ne nous est pas parvenu non plus. Le nom de l'Atlantide n'a pas été prononcé avant Platon, mais on dispose d'un témoignage littéraire sur une île qui rappelle, par certains traits, l'Atlantide. Il s'agit de l'Odyssée, le fameux poème d'Homère qui a vécu au VIIIe siècle avant J.-C. Dans une strophe, Homère fait dire à la déesse Athéna : «Notre père, fils de Chronos, chef tout-puissant... Mon cœur est déchiré car le sage Odysséus, le malheureux qui fut si longtemps séparé des siens, vit tristement sur une île entourée par la mer, au centre même de la mer. Sur cette île boisée, vit une déesse, fille du rusé Atlas qui connaît la profondeur de toutes les mers et soutient les hautes colonnes qui séparent la terre du ciel.» On se rappelle que, selon le récit de Solon, reproduit par Platon, le premier roi de l'Atlantide fut Atlas, fils de Neptune. Dans un autre passage de l'Odyssée, Homère évoque une île perdue dans l'océan : elle ne s'appelle pas Atlantide, mais Scheria et ses habitants vivent heureux, à l'écart du monde. Dans cette île se trouve la ville d'Alcinoüs à laquelle Homère attribue une prospérité et des richesses comparables à celles de l'Atlantide. Mais dans ces références, il n'est pas fait mention que les îles ou les villes évoquées ont disparu. Un autre Grec, Hérodote, contemporain de Platon (il est mort en 425 avant J.-C., alors que Platon est né en 428) ne cite pas l'Atlantide, lui non plus, mais fait référence à un pays qui lui ressemble. Ainsi, il évoque une ville mystérieuse située dans l'océan Atlantique, au-delà des Colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar). Cette cité, appelée Tartessos, regorgeait de richesses et sa population vivait dans l'opulence. Les premiers Grecs à effectuer de longs voyages, écrit Hérodote, se rendaient à Tartessos et ils ne manquaient pas de faire fortune. Certains ont cru retrouver dans Tartessos la mystérieuse île de l'Atlantide, mais on sait aujourd'hui que par Tartessos, les Anciens désignaient l'Andalousie que les Phéniciens avaient fait entrer dans l'histoire avec la fondation, au premier millénaire avant J.-C., de la ville de Cadix. Ils y exploitèrent les mines de cuivre et, de là, importaient l'étain produit en Grande-Bretagne. Tartessos faisait figure, par ses richesses, d'une sorte d'eldorado du monde antique. En tout cas, elle attisa la convoitise des marchands grecs, qui fondèrent à leur tour une colonie à Mainaké, entre les comptoirs phéniciens de Malaca (Malaga) et de Sexi (Almunecar). Dans d'autres passages, Hérodote parle de deux tribus africaines appelées Atarantes et Atlantes et qui, selon lui, tiraient leurs noms d'une montagne appelée Atlas, si haute que son sommet, caché par les nuages, était invisible et que les neiges ne la quittaient jamais, hiver comme été... A suivre