Résumé de la 4e partie n Selon Platon, le peuple de l'Atlantide vivait heureux, dans l'opulence. Platon s'étend ensuite sur le système administratif de l'île : «Tous les dix chefs de l'île régnaient chacun dans son district et dans sa ville sur ses sujets et selon ses lois, punissant même de mort qui il voulait. Cette communauté d'empire entre eux était établie en conséquence d'un ordre précis de Neptune, que la loi leur imposait. Cette loi avait été gravée par les premiers sur une colonne d'airain, placée dans le temple de Neptune, qui était au centre de l'île. Là, ils s'assemblaient alternativement tous les cinq ou six ans, ayant les mêmes égards pour le nombre pair ou impair. Rassemblés, ils délibéraient des affaires publiques, ils s'informaient si quelqu'un avait transgressé la loi et ils jugeaient en conséquence.» Outre la «loi» écrite sur la colonne, il y avait un serment et des imprécations contre ceux qui la violeraient. Pendant de longues générations, les Atlantes et leurs chefs respectèrent la loi établie et vécurent heureux. «Pendant tout le temps que la nature divine était efficace en eux, ils obéirent aux lois et ils s'attachèrent sagement à ce qui leur était inné de divin, car ils n'avaient que des pensées vraies et élevées et ils se préparaient avec modestie et prudence à tous les événements de la fortune.» Ainsi, ils ne connaissaient ni la haine ni la convoitise et personne ne cherchait à surpasser les autres. «Ils méprisaient tout, excepté la vertu ; ils regardaient les choses prudentes comme frivoles. Loin de s'enfler par la possession de l'or, de l'argent et des autres choses précieuses, ils les regardaient plutôt comme un pesant fardeau. Sobres et prudents, ils remarquaient que toutes ces choses augmentaient chez eux par leur amitié commune et leur vertu et qu'au contraire, en les recherchant avec trop d'empressement et de passion et en leur attribuant un trop grand prix, elles diminuaient et elles se flétrissaient d'elles-mêmes, que les admirateurs de ces choses périssables périssaient avec elles, tandis que par la même raison, ils eurent en abondance tout ce dont nous venons de parler, tant que la nature divine était en eux.» Mais «la nature divine qui était en eux» finit par faiblir et les habitants de l'Atlantide se découvrirent des passions qu'ils ignoraient jusque-là : l'amour des biens matériels, la convoitise, l'arrogance du pouvoir. «La partie divine ayant été opprimée en eux par les passions, elle y devint faible et languissante, l'homme prévalut et ne pouvant plus supporter leur état présent, ils succombèrent honteusement.» Ils commirent des vilenies, ils transgressèrent la «loi». C'est alors que les Zeus, le père des dieux, outré par ce comportement, résolut de punir l'Atlantide. «Il convoqua les dieux dans leur plus magnifique demeure de laquelle, comme établie dans le milieu de l'univers, il contemple toutes les générations, et les ayant assemblés...» Là s'arrête le Critias. Mais la décision des dieux a déjà été annoncée au début du récit : le châtiment de l'île dépravée. A suivre