Raisons n L'extension urbanistique sauvage, la pauvreté et l'insécurité ayant marqué le pays durant la dernière décennie constituent les facteurs d'apparition de ce phénomène indécent. Le ministre délégué chargé de la Ville, Abderrachid Boukerzaza, a affirmé, hier, lors de son allocution d'ouverture d'un séminaire portant sur la Carte sociale urbaine (CSU) de la ville de Skikda, que son département a recensé plus de 549 000 bidonvilles à travers le territoire national, accueillant pas moins de trois millions de citoyens. Le phénomène est à l'origine de l'apparition des différents fléaux sociaux (toxicomanie, prostitution, crime, agression…) au sein de ces bidonvilles, menaçant, ainsi, la quiétude et la stabilité des espaces urbains limitrophes, a-t-il reconnu. La wilaya de Skikda détient le record avec 25 000 habitations anarchiques, dont une grande partie a émergé dès les premières années de l'indépendance. La décennie sanglante ayant fortement secoué les zones rurales de la wilaya n'a fait qu'accentuer l'exode rural et, par conséquent, multiplier le nombre de bidonvilles, a encore reconnu le ministre, ajoutant que les autorités locales ont une grande part de responsabilité en raison du retard accusé dans la réalisation et la livraison de logements décents aux citoyens nécessiteux. La rencontre a regroupé notamment des universitaires et des chercheurs, des représentants de la société civile et de diverses institutions (justice, police, Protection civile, gendarmerie). M. Boukerzaza a mis en exergue les efforts déployés dans le cadre de «la loi d'orientation de la ville» qui propose «une politique cohérente» assurant la promotion du cadre de vie des citoyens, la maîtrise du développement et des équilibres urbains par le renforcement du rôle des collectivités locales dans la gestion des villes. La Carte sociale urbaine (CSU), a-t-il affirmé, est «un instrument efficace d'aménagement et de développement» qui vise à coordonner les actions de l'Etat et des collectivités locales dans la gestion et le développement urbains. Le même responsable a, par ailleurs, appelé l'ensemble des acteurs économiques, les animateurs de la vie sociale, culturelle, sportive et le mouvement associatif à apporter leur contribution pour enrichir la vision relative à la politique de la ville afin «qu'elle soit sensée, cohérente et durable». La politique de la ville vise, selon les spécialistes, le renforcement de la cohésion sociale et l'élimination des poches de pauvreté au sein des agglomérations, la participation des habitants à la gestion de leurs cités à travers une politique urbaine de proximité, la sensibilisation et la mobilisation des acteurs autour de projets collectifs dans le cadre du développement durable. Pas moins de 12 villes sont concernées par ces études.