L'extension urbaine anarchique et incontrôlée, la dimension culturelle et identitaire totalement absente, la prolifération des activités parallèles, les déficits des services publics, la déperdition des artisanats et métiers, les systèmes de collecte et de traitement des ordures ménagères défaillants, le rétrécissement de leurs espaces verts… La liste des maux est longue. Dans son allocution d'ouverture du deuxième Colloque international sur la gestion de la ville, hier, à l'université Mohamed-Boudiaf de M'sila, Abderrachid Boukerzaza, ministre délégué chargé de la Ville, a dressé un constat des plus inquiétants sur la situation actuelle caractérisée par la dégradation des conditions de vie de nos espaces urbains et qui a généré «des effets pour le moins lamentables». L'extension incontrôlée et incohérente des tissus urbains, la déchéance des espaces citadins, la mauvaise distribution des équipements publics et de services et l'absence totale de la dimension culturelle et identitaire constituent, selon lui, les principales défaillances des villes dans notre pays. Sur le plan économique, nos villes se caractérisent, a-t-il souligné, par l'absence de la fonction économique et la prolifération des activités parallèles ainsi que par l'insuffisance des investissements productifs, les déficits des services publics et la déperdition des artisanats et métiers. Ecologiquement, ces cités ont connu une dégradation poussée de leurs milieux urbains, une détérioration des territoires, la mise en péril des ressources naturelles et des écosystèmes et une inaptitude des systèmes de collecte et traitement des ordures ménagères et autres en plus du rétrécissement de leurs espaces verts. Sur le volet social, les disparités se sont accrues avec l'apparition de poches de pauvreté, l'aggravation du phénomène de déperdition scolaire, l'apparition des fléaux sociaux et leur corollaire l'insécurité menaçant la cohésion sociale et aggravant les sentiments d'exclusion et de marginalisation, a-t-il noté. Les systèmes inefficients de gestion des villes, le manque de ressources humaines qualifiées et de moyens suffisants, l'inadaptation des outils de planification et de gestion, le caractère obsolète de la réglementation et la méconnaissance des spécificités et besoins particuliers de chaque territoire sont les principaux facteurs de cette dégradation avérée. Pour remédier à cette situation, il est indispensable, a-t-il souligné, de «promouvoir l'économie de la ville, favoriser la cohésion sociale, faire la synergie des secteurs et encourager la participation citoyenne». Dans ce cadre, un prix de la République, une journée nationale et un observatoire spécialement dédiés à la promotion de la ville en Algérie seront officiellement institués par le gouvernement. Ces mesures constituent un parachèvement à la loi directrice sur la ville entrée en vigueur en 2006 pour réglementer le fonctionnement des villes qui accueillent les quatre cinquièmes de la population nationale, a-t-il précisé.