Résumé de la 2e partie n Les gens de Bouhdjour tuent un cavalier qui aurait offensé une de leurs femmes qui lavait du linge au bord de l'oued Nsa... Tandis que les hommes, vengés, retournent au ksar, le cheval du cavalier, poursuivant sa course, parvient à Guerara où vivait son maître. La femme de ce dernier, inquiète de ne pas le voir revenir, a comme un pressentiment en voyant sa monture. L'homme ne s'en séparait jamais ! Elle appelle son beau-père et ses beaux-frères et leur fait part de son inquiétude. «Il lui est certainement arrivé quelque chose de fâcheux car mon époux ne se sépare jamais de son cheval !» On réunit les jeunes gens du village et on laisse aller la bête dans l'espoir qu'elle les conduise jusqu'au lieu où se trouve son maître. Peut-être lui est-il arrivé un accident qui l'a empêché de continuer sa route, peut-être a-t-il été retenu prisonnier… Le cheval arrive au bord de l'oued où le cadavre du cavalier se trouve encore. «Il a été tué ! C'est sur le territoire de Bouhdjour !» On arrête un berger qui passe par là et on le force à raconter ce qui s'est passé. «Cet homme a offensé l'épouse de notre chef qui lavait son linge, alors son fils l'a tué ! — Y avait-il des témoins ? demande, en colère, le père du mort. — Non, il n'y avait que la femme. Il disait qu'il voulait seulement faire boire son cheval, la femme a soutenu qu'il l'a jetée par terre et éparpillé son linge.» Les hommes neutralisent le berger, puis retournent chez eux où ils lèvent une armée et, quelques heures après, ils avancent sur Bouhdjour qui ne s'attendait pas à cette attaque. Une bataille s'engage près du ksar et tourne rapidement à l'avantage des attaquants. Il y a de nombreux morts et les rescapés de Bouhdjour finissent par s'enfuir et se réfugient dans leur ksar. Mais pauvre ksar : il a perdu près de la moitié de ses hommes, les plus jeunes et les plus vigoureux qui assuraient autrefois sa défense et faisaient sa fierté. Les assaillants ont également brûlé la moitié de la cité, détruit la palmeraie qui faisait sa fierté, de sorte qu'il ne reste plus grand-chose de Bouhdjour. «Voilà ce qu'il coûte de céder à la colère !», dit un vieillard. Et il ajoute ce proverbe connu des gens du Sahara : «M'ra taâmar blad, m'ra tekhli blad.» Une femme emplit un pays (par sa descendance), une femme vide un pays (par ses médisances). Bouhdjour a continué à décliner, dit la légende, jusqu'au jour où ses habitants décident de la déserter et de fonder un nouveau ksar. Ce sera Ngouça. Ngouça, qui signifie en arabe «diminué», de nqaç, retrancher. Diminué parce que, explique-t-on, sa population est issue de Bouhdjour, la ville qui a été diminuée, réduite...