Résumé de la 1re partie n Les femmes de Bouhdjour, dans le désert, avaient l'habitude de se rendre au bord de l'oued Nsa pour laver leur linge. Ce jour-là, l'une d'entre elles affronte un cavalier.. Il a beau la supplier de retirer son linge pour abreuver son cheval, elle refuse. C'est sans doute parce qu'elle est l'épouse du chef de Bouhdjour qu'elle refuse d'obéir à un étranger. Le cavalier finit par s'emporter. Il saisit le linge et le jette au loin. «Tu m'as forcé à agir de la sorte», dit-il à la femme. Celle-ci s'enfuit aussitôt, abandonnant son linge. Le ksar n'est pas très loin de l'oued, mais avant d'y arriver, elle s'arrête, réfléchissant au moyen de se venger de l'impudent cavalier qui a osé disperser son linge. Elle se déchire les vêtements et se roule sur le sol, de sorte à s'imprégner de poussière, puis entre dans le ksar. Le premier qui l'aperçoit accourt vers elle. «Que t'est-il arrivé ? lui demande-t-il. — Un homme, dit-elle, un étranger m'a frappée et roulée sur le sol !» D'autres hommes accourent et tous demandent ce qui est arrivé à la femme du chef. «C'est un cavalier impudent, répète-t-elle, il m'a écartée avec violence pour faire boire son cheval !» Le mari et le fils aîné de la femme arrivent. «Nous n'allons pas laisser un tel affront, infligé à une femme, impuni, dit le mari, qui est aussi le chef du ksar. — Non, répondent en chœur les hommes. — Alors, rendons-nous tout de suite à l'oued, avec un peu de chance, nous l'y trouverons !» Ils se rendent aussitôt sur les lieux où l'homme, ayant fini d'abreuver son cheval, s'apprête à repartir. «Halte, crie le chef en faisant tournoyer son bâton, toi qui frappes les femmes et les roules dans la poussière, es-tu capable de te mesurer à un homme ? — Je n'ai frappé aucune femme, dit-il, j'ai seulement dispersé du linge qui souillait l'eau... J'ai prié la femme de me laisser faire boire mon cheval, mais elle a refusé ! — Tu vas payer cher ton geste !» Le chef lui assène un coup, le cavalier tente de se défendre, mais les autres lui tombent dessus avec leurs bâtons. L'homme parvient à se lever et les autres, lui ayant donné la leçon qu'ils voulaient lui donner, sont prêts à le laisser partir. Mais le fils de la femme offensée ne l'entend pas de cette oreille : il veut un châtiment plus fort pour celui qui a osé offenser sa mère. Il se précipite et, d'un coup de poignard, le tue. L'homme s'écroule. Son cheval se met à hennir. «Saisissez-vous de lui !» Mais l'animal se cabre et parvient à s'échapper. Il s'élance alors en avant, dans une course folle de sorte que personne ne peut le rattraper. «Nous pouvons rentrer, dit le chef. — Et le corps de l'étranger ? demande quelqu'un. — Les bêtes sauvages vont se charger de le faire disparaître !» A suivre