Résumé de la 9e partie n De nombreux auteurs de l'Antiquité évoquent l'Atlantide, l'île où il faisait bon vivre, détruite par un cataclysme naturel. Un autre témoignage important est fourni par Proclus, célèbre philosophe néoplatonicien du Ve siècle de l'ère chrétienne. Il est né à Byzance, mais ses parents étaient originaires de Lycie, au sud-ouest de la Turquie actuelle et l'y ramènent tout jeune. Il y fera ses premières études qu'il complétera en Egypte, à Alexandrie, foyer, à l'époque, de la culture hellénique. Selon Proclus, il existait, à son époque, un manuscrit de l'historien et géographe Marcellus où il était question des traditions de l'Atlantide recueillies auprès de voyageurs qui avaient visité une île lointaine, au-delà des colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar). Ce manuscrit avait suscité des débats passionnés au sein de l'académie d'Alexandrie, entre les partisans et les adversaires de l'existence de l'Atlantide. Malheureusement, ce manuscrit est perdu de sorte qu'on ignore son contenu exact. Proclus, lui, ne doute pas de l'existence du continent englouti. «Qu'une telle île ait, autrefois existé dans la mer extérieure (c'est-à-dire à la Méditerranée) ne fait pas de doute aux yeux de nombreux historiens. Selon eux, il y avait dans cette mer sept îles et trois autres de très grande taille, l'une consacrée à Pluton, l'autre à Ammon et la troisième à Poséidon (Neptune). Celle-ci avait une surface de mille stades et ses habitants conservaient le souvenir de leurs ancêtres et de l'île Atlantide qui se trouvait là, merveilleuse en vérité, et qui avait dominé pendant plusieurs siècles toutes les îles de la mer Atlantique et qui était également consacrée à Poséidon...» Durant toute l'Antiquité et au Moyen Age, des auteurs continueront à évoquer l'Atlantide, le continent perdu. Un certain Bory de Saint Vincent, qui écrivait au début du XIVe siècle, considérait les Açores et les Canaries comme des vestiges de l'Atlantide, allant jusqu'à tracer la carte de ce continent en s'appuyant sur les indications données par les Anciens. Un des spécialistes de l'Atlantide, l'Américain Donnely, reprendra cette théorie, voyant dans les Açores les sommets des montagnes de l'Atlantide. En s'appuyant sur des faits récents (éruptions de 1808 et de 1811) il formulera l'hypothèse que l'Atlantide a pu être détruite par un volcan. Et puis, avec la découverte de l'Amérique par les Européens, certains ont pensé que la fameuse île évoquée par Platon n'avait pas été engloutie : il s'agirait de l'Amérique tout simplement ! Les descriptions faites par les explorateurs de populations affables et accueillantes ainsi que des trésors des temples incas et aztèques vont alimenter cette hypothèse. En 1638, le philosophe anglais Francis Bacon publie un ouvrage au titre évocateur : La Nouvelle Atlantide, qui est, en fait, le Nouveau Monde. Dans sa pièce La Tempête, Shakespeare situe l'action dans une île de l'Atlantique, ce qui, d'après certains critiques, ne serait qu'une réminiscence du mythe de l'Atlantide. Au milieu du XVIIe siècle, un jésuite, le père Kirsher situe l'Atlantide de Platon dans une île de l'Atlantique. Il en dessine la carte en indiquant les liaisons que cette île avait avec l'Europe et l'Amérique... au XIe siècle avant J.-C. ! A suivre