Résumé de la 8e partie n Les sources égyptiennes n'évoquent pas l'Atlantide, mais peut-être que les textes qui lui sont consacrés ont disparu ou restent à découvrir. Un autre disciple de Platon, le philosophe Krantor (IVe siècle avant J.-C.) affirme avoir vu les colonnes sur lesquelles était racontée l'histoire de l'Atlantide. L'historien grec Diodore de Sicile (90-20 avant J.-C.) est l'auteur qui, après Platon, a donné une description développée de l'Atlantide. Dans son ouvrage sur l'Atlantide, Charles Berlitz cite de larges extraits de cet auteur. «Le royaume était divisé entre les fils d'Uranos, dont les plus célèbres étaient Atlas et Chronos. Parmi ces fils, Atlas reçut, pour sa part, les régions de la côte de l'océan, et il ne donna pas seulement le nom d'Atlantioï à ses peuples, mais appela également Atlas la plus haute montagne du pays. On disait aussi qu'il avait perfectionné la science astrologique et qu'il avait été le premier à présenter à l'humanité la doctrine de la sphère ; et c'était pour cette raison qu'on croyait que les cieux reposaient sur les épaules d'Atlas...» Rappelons que la montagne de l'Atlas était située par les Anciens au Maghreb et que ce géant était donné lui-même comme un habitant de ce pays. Comme Platon, il s'attarde sur la description de l'île : «Cette île, au large de la Libye, est d'une taille considérable, elle est située comme elle dans l'océan, elle est à des jours de voyage de la Libye vers l'Ouest. Son sol est fertile, montagneux pour une bonne part et avec des plaines assez vastes et d'une beauté fabuleuse. Elle est traversée de cours d'eau navigables, et l'île est en partie plantée d'arbres de toutes les espèces et de jardins les plus variés, traversés par des ruisseaux d'eau douce ; on y trouve aussi des villas particulières d'une construction coûteuse, et dans tous les jardins des salles de banquet se dressent parmi les platebandes fleuries où les habitants passent le temps pendant la saison d'été. On y chasse aussi toutes sortes de bêtes et d'animaux sauvages... D'une façon générale, le climat de l'île est partout si doux qu'il produit en abondance les fruits des arbres et les autres fruits de saison, de sorte qu'il semblerait que l'île, à cause de son exceptionnelle félicité, soit faite pour être habitée par des dieux et non par des hommes.» Plutarque (mort en 120 de l'ère chrétienne) évoque, lui aussi, une île heureuse, au large de l'Atlantique, à laquelle il donne le nom d'îles Fortunées : «Les habitants y jouissent de toutes choses sans ennui ni travail... Les saisons sont tempérées et les transitions si modérées que l'on y croit fermement, même parmi les Barbares, que c'est le pays des Bienheureux, et que ce sont-là les Champs Elysées célébrés par Homère.» L'écrivain juif Philo Judaens (Ier siècle de l'ère chrétienne) fait état, lui, de nombreuses terres englouties. Il cite notamment trois villes grecques, Aigara, Boura et Hélike, non loin de la ville de Corinthe, puis finit par une référence à l'Atlantide : «L'île des Atlantes qui, comme disait Platon, fut submergée par la mer en un jour et une nuit par suite d'un tremblement de terre et d'un raz de marée extraordinaire.» L'historien latin Marcelinus, en citant des érudits d'Alexandrie, écrivait, à la fin du IVe siècle de J.-C. que la destruction de l'Atlantide est un fait historique : le séisme et le raz de marée qui le suivit ont emporté des portions de l'Europe et la grande île évoquée par Platon. A suivre