Crises de nerfs, larmes et contestation, telle était l?atmosphère qui régnait vendredi au CEM Maârakat El-Djorf de Clairval à la suite de l?affichage des résultats du BEF. Cet établissement a connu un taux d?échec un peu plus élevé que les années précédentes. Dans cette tempête de colère généralisée, un élève asthmatique a été évacué vers l?hôpital après avoir pris connaissance de son échec à l?examen. Non loin de là, entre Birkhadem et Saoula, une fille, tentant de se suicider, s?est jetée d?une passerelle suite à l?annonce des résultats. Les parents d?élèves qualifient l?examen du BEF de «massacre» programmé et font endosser pleinement la responsabilité aux pouvoirs publics et à l?académie, qui n?ont pris aucune initiative pour aider les élèves à se rattraper après quatre mois d?arrêt scolaire. Ils qualifient leur position de deux poids et deux mesures. Il est vrai que les enfants touchés par le séisme devaient être pris en charge en priorité avec tous les moyens adéquats. Mais il fallait aussi prévoir un minimum pour les élèves des classes d?examen d?Alger qui, eux aussi, ont été déclarés sinistrés et leurs écoles fermées. Aujourd?hui, la question reste posée : ces classes ont-elles été fermées pour épargner aux élèves d?éventuels accidents ou juste pour mettre plus d?enseignants à la disposition des élèves de Boumerdès et des zones avoisinantes ? En tous cas, les parents d?élèves estiment que leurs enfants paient la facture d?une politique orientée. Le surveillant général, pour sa part, donne les raisons de la fermeture de son centre au lendemain du séisme du 21 mai : «J?étais affecté à Boumerdès pour donner des cours...» Le coup de grâce inexplicable est la manière dont la moyenne minimale de passage au secondaire a été établie à 10. Le calcul est le suivant : la note obtenue au BEF est multipliée par deux, puis ajoutée à la moyenne générale obtenue durant l?année scolaire, et le tout est divisé par trois pour obtenir la note finale. Cette nouveauté a terrassé de nombreux élèves de cet établissement. Pourtant, ceux de niveau appréciable, qui avaient obtenu 11,5 et 12 de moyenne générale durant l?année scolaire puis 9 au BEF, doivent redoubler ou ont été exclus. Ainsi, après quatre mois d?arrêt de la scolarisation, trois jours d?examen décident du devenir de l?enfant. Que dire de la prétendue équité entre élèves lors des examens, s?interroge une mère.