Couleurs n Une exposition de peintures collective regroupant six artistes venant de Bou Saâda se tient à la galerie Mohamed-Racim. Conjointement initiée par l'Union nationale des arts culturels et le musée national Nasreddine-Dinet, l'exposition, qui se poursuit jusqu'à la fin du mois en cours, se veut une mise en scène de la ville de Bou Saâda, l'oasis qui a pleinement enchanté Etienne Dinet, dans ses différents décors, tant naturels qu'urbains, avec leurs couleurs pittoresques, chatoyantes et qui cultivent le merveilleux. Ainsi, les peintures évoquent les oasis, les jardins, la vie champêtre et les sites anciens. Abdelkader Douffi a peint Hammam Guergour et la nature environnante, Djamel R'bih s'est intéressé aux vieux quartiers de la ville. Ainsi, le patrimoine matériel y est mis en exergue. Saâd Noui, également abonde dans le même sens : il a consacré trois peintures à l'architecture par laquelle se caractérise la ville de Bou Saâda. Pareil pour Toufik Lebcir qui a travaillé dans la mise en valeur de l'architecture d'antan. Ainsi, toute la nature et le contenu patrimonial de la ville sont dévoilés d'une peinture à l'autre, et selon le travail pictural des uns et des autres. Ce sont donc des peintures qui révèlent une existence quiète, colorée et moirée, évoluant paisiblement en marge de toutes sortes d'événements. Il y a, en effet, une exubérance de tons (couleurs propres au désert) qui donne à chacune d'elles cet aspect attrayant et savoureux. Il se trouve cependant que ces peintures ne sont pas le pur travail d'un imaginaire individuel ou le résultat d'une création qui, elle, répond à des données actuelles, puisées dans une contemporanéité locale. L'oasis, telle qu'elle est représentée dans cette exposition, est identique à celle que l'on retrouve dans les peintures de Dinet. Il est question de la peinture – quasiment – d'un même imaginaire. Il y a d'ailleurs une forte et grande référence à Dinet. Les artistes se sont simplement contentés de peindre un imaginaire, celui que véhiculent les peintures de Dinet et qui ne correspond nullement à la réalité. Ce n'est donc pas Bou Saâda de notre temps qui est peinte, mais celle à laquelle Dinet, en son temps, vouait une admiration enchanteresse sans limite au point de se convertir à l'Islam. Ainsi même si les peintures tentent de se distinguer, elles sont, en revanche, d'une portée artistique substantielle. Il s'agit bonnement d'une expression qui tend vers le pastiche, des peintures qui, pour certaines, s'avèrent mièvres et d'aucun intérêt thématique ou valeur esthétique.