A Bab El-Oued, la décennie noire avec son cortège de morts est passée. Celle des inondations ayant fauché la vie à des centaines de personnes aussi. La vie continue. Et de quelle manière ! Les gens sont heureux. Ils arrivent à concilier chômage et ambiance. Ils veulent vaincre la paresse et la torpeur. Même si la vie dans nos villes est monotone et le climat morose, même si l'économie nationale s'est montrée avare à l'égard des gens de Bab El-Oued, la nature est altruiste. Elle a doté ce quartier le plus populaire d'Alger de deux plages étroites, mais merveilleuses. Qui pouvait imaginer, il y a quelques années, que des familles allaient venir dans la soirée et veiller jusqu'à minuit au bord de la plage ? Dans ce quartier, seuls les vieux continuent de se plaindre des conditions de vie difficiles et des changements opérés au niveau de la société.