Regret n Khmida Sahra déplore l'absence d'intérêt pour la chorégraphie en Algérie. La compagnie chorégraphique de l'Office national de la culture et de l'information a tenu, hier, une conférence au cours de laquelle la chorégraphe Khmida Sahra a parlé de la participation de son ballet au 7e Festival des danses populaires qui se tient, chaque année, en Turquie (Istanbul). «A l'issue de ce festival, qui s'est déroulé du 1er au 9 juillet, nous avons honoré l'Algérie en obtenant le deuxième prix», dit-elle. Il est à souligner que ce prix englobe la chorégraphie, le costume et la musique. Et d'ajouter : «C'était une participation difficile.» Difficile, parce que, d'une part le ballet devait concurrencer des troupes, comme celles de la Russie ou de la Grèce très connues pour leur performance de haute stature et d'un professionnalisme de pointe et, d'autre part, parce que le ballet est jeune. «Ces troupes étaient de haut niveau, et c'était, pour nous, un défi d'arracher un prix», explique-t-elle. Les danseurs, pour leur part, estiment que ce festival était une expérience profitable pour eux. «Cela nous a permis, en contact avec les participants, d'expérimenter d'autres styles d'expression corporelle. D'autant plus que nous avons participé à des ateliers de création, ce qui nous a permis d'enrichir et de renforcer nos connaissances en matière de création chorégraphique. C'était une expérience constructive», s'accordent-ils à dire. Même si Khmida Sahra se dit satisfaite de sa troupe et très contente de sa performance en obtenant un prix à ce festival, elle est, toutefois, navrée par rapport à la place qu'occupe la danse dans la société algérienne, notamment dans les pratiques culturelles. Elle déplore ainsi l'absence d'intérêt pour l'art de la chorégraphie et appelle, à l'occasion, les instances concernées à prêter plus d'attention à la danse qui est également, et à l'instar des autres arts, un élément constitutif de la culture algérienne. D'autant plus que la danse est un art pluridisciplinaire. Elle nécessite à la fois autant d'initiatives créatives : costume, musique, figures corporelles. Autant d'éléments qui forment un tout. Créé en 1996, le ballet de l'Office national de la culture et de l'information, qui a pris part à de nombreux festivals et rencontres internationales et qui a, à l'issue de sa participation, obtenu des prix, ne semble pas prétendre être professionnel, mais il travaille, selon Khmida Sahra, à le devenir en travaillant durement et aussi en s'ouvrant aux autres. Il s'agit, en outre, d'un ballet constitué uniquement d'éléments jeunes qui, tous, aspirent et œuvrent à faire de la danse un art à part entière, et cela en le vulgarisant davantage.