Argument n Rice se défend : «Oui, de nombreux pays ont appelé à un cessez-le-feu immédiat. Mais il y en a eu plusieurs qui ne l'ont pas fait.» C'est ce qu'a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice à des journalistes qui l'accompagnaient dans son avion parti de Rome pour une conférence des dirigeants du Sud-Est asiatique en Malaisie. Elle a réfuté, totalement, que Washington se soit retrouvé isolé pour rejeter la proposition d'un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hezbollah Elle insistera : «Tous les pays n'ont pas appelé à un cessez-le-feu immédiat.» La conférence de crise sur le Proche-Orient, qui a réuni 15 pays, hier, à Rome, n'a pas réussi à lancer un appel pour un cessez-le-feu immédiat, les Etats-Unis insistant pour qu'on parvienne d'abord à une solution durable de la crise. Pour argumenter, Rice poursuivra : «Les champs de bataille du Proche-Orient sont jonchés de cessez-le-feu rompus», a-t-elle dit. «Chaque fois qu'un cessez-le-feu est rompu, des gens meurent et cela entraîne destruction et misère.» Et d'ajouter : «Oui, nous voulons qu'un cessez-le-feu s'instaure de toute urgence dans cette région. Créons cette fois-ci les conditions qui mettront fin à la violence.» Elle conclura : «Les Nations unies vont organiser, à la fin de cette semaine ou la semaine prochaine» une réunion consacrée à cette question. Pour sa part, la Syrie prône un «cessez-le-feu» et «un échange de prisonniers» entre le Liban et Israël, ainsi qu'un retrait israélien des territoires arabes occupés, pour régler la crise au Proche-Orient, a déclaré, hier, le ministre syrien de l'Information, Mohsen Bilal. S'agissant des Iraniens, ils ont attribué l'échec de la conférence de Rome «aux soutiens sans limites des Etats-Unis à Israël», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, cité par les médias. Côté médias, les journaux libanais accusaient, ce matin, les Etats-Unis d'avoir «assassiné» la conférence internationale de Rome qui n'est pas parvenue à un accord sur un appel à un cessez-le-feu immédiat. Cette presse incombe cet échec à «la confrontation américano-européenne». La presse britannique critique, dans ses éditions d'aujourd'hui, l'«impuissance diplomatique» des participants à la conférence internationale de Rome qui donne pratiquement un blanc-seing à Israël pour continuer son offensive militaire contre le Hezbollah. La presse russe a souligné l'«échec» de la conférence de Rome et «l'impuissance» de la communauté internationale de mettre un terme au conflit israélo-libanais. Certains journaux estiment que «grâce aux Etats-Unis et aux Européens, Israël a carte blanche pour poursuivre ses opérations au Liban».Mais la France, soutenue par la Russie et les pays arabes, a obtenu que «les forces de l'Otan ne soient pas introduites au Liban comme le demandait Israël», écrit Kommersant. La presse française estime que l'échec de la conférence internationale de Rome sur le Liban équivaut à un «feu vert» donné à Israël pour la poursuite de ses opérations militaires, grâce à l'appui des Etats-Unis.