Solution n La Kabylie vit un grave problème de foncier qui freine son développement économique. Pour faire face à la contrainte du foncier que vit la wilaya de Tizi Ouzou, un problème à l'origine du non-lancement de certain projets, dont différents programmes de logements, il est envisagé le recours au domaine forestier. C'est du moins ce qu'a laissé entendre, avant-hier, le ministre de l'Habitat, Mohamed-Nadir Hamimid, lors de sa visite dans la wilaya. En effet, durant la séance de travail qu'il a tenue au niveau de la Cité administrative, le ministre a déclaré que «les terrains relevant du domaine forestier peuvent être incorporés dans des plans d'urbanisme en extension d'agglomération…». Certes le problème de la rareté du foncier du domaine public se pose avec acuité dans la région, mais jusque-là le domaine forestier, protégé par les trois «I» —inaliénable, imprescriptible et insaisissable — a été sauvegardé. La proposition de M. Hamimid ne va-t-elle pas aiguiser les appétits pour transformer nos belles forêts en champs où pousseront des coopératives immobilières ? Il faut reconnaître que la mise en place de textes juridiques pour éviter que cela ne se produise n'est pas pour rassurer les amoureux de Dame nature, lorsqu'on sait que ces mêmes lois n'ont pas pu empêcher la construction sur des espaces verts. Notons que le ministre de l'Habitat a également proposé, vu la forte densité de la population dans la wilaya de Tizi Ouzou, d'aller vers des solutions d'expropriation et de négociation directe avec les propriétaires terriens pour l'injection d'équipements publics. S'agissant des programmes de logements sociolocatifs ou socioparticipatifs pour lesquels l'Etat ne peut procéder à des expropriations, le ministre dira : «La solution de la densification nous est imposée par cette contrainte du foncier et du relief de la wilaya, alors s'il faut aller en hauteur, faites-le. Le plan de masse doit être imaginatif pour consommer la moindre parcelle de terrain.» Il ajoutera que si les instruments d'urbanisme ne sont plus adaptés pour répondre aux besoins d'extension urbaine, le ministère est prêt à dégager des crédits pour les réviser et les adapter aux besoins des communes.