Résumé de la 107e partie n Pat reçoit un appel de Mlle Langley, qui a eu des nouvelles d'Eleanor. Cette dernière, après des années passées incognito, au côté d'Arthur Stevens, a décidé de se livrer à la police. Arthur perçut une atmosphère de tension en longeant le couloir de l'hospice et fut immédiatement sur ses gardes. L'établissement semblait paisible. On avait disposé les arbres de Noël et les chandeliers de Hanukkah sur les tables à jeu en feutre recouvertes de neige artificielle. Il y avait des cartes de vœux sur toutes les portes des chambres des patients. La stéréo diffusait des chants de Noël dans la salle de repos. Mais quelque chose clochait. «Bonjour, madame Harnick. Comment vous sentez-vous ?» Elle avançait lentement dans son fauteuil roulant, sa silhouette d'oiseau penchée en avant, ses cheveux clairsemés encadrant son visage au teint terreux. «Ne m'approchez pas, Arthur, dit-elle, la voix frémissante. Je leur ai dit que vous sortiez de la chambre d'Anita, et je sais que je ne me trompe pas.» Il toucha le bras de Mme Harnick, mais elle eut un mouvement de recul. «Bien sûr que j'étais dans la chambre de Mme Gillespie, dit-il. Nous étions bons amis, elle et moi. — Elle n'était pas votre amie. Elle avait peur de vous.» Il s'efforça de dissimuler sa colère. «Ecoutez, madame Harnick... — Je sais ce que je dis. Anita voulait rester en vie. Sa fille Anna Marie devait passer la voir. Elle n'était pas venue dans l'Est depuis deux ans. Anita disait que cela lui serait égal de mourir du moment où elle aurait revu Anna Marie. Elle ne s'est pas arrêtée de respirer comme ça. Je le leur ai dit.» L'infirmière en chef, Elisabeth Sheehan, était assise à un bureau à mi-chemin dans le couloir. Il la détestait. Elle avait un visage sévère et des yeux bleu-gris qui devenaient gris acier sous l'effet de la colère. «Arthur, avant de commencer vos visites, passez au bureau, je vous prie.» Il la suivit dans le bureau administratif de l'hospice, l'endroit où les familles venaient prendre des dispositions pour se débarrasser de leurs vieux parents. Mais aujourd'hui, il n'y avait personne, à part un jeune homme au visage poupin vêtu d'un imperméable, avec des chaussures qui avaient besoin d'un bon coup de brosse à reluire. Il avait un sourire aimable et une attitude très amicale, mais Arthur ne se laissa pas abuser. «Je suis le commissaire Barrot», dit-il. Le directeur de l'hospice, le Dr Cole, était également présent. «Asseyez-vous, Arthur, dit-il, s'efforçant de prendre une voix aimable. Merci, mademoiselle Sheehan, il est inutile que vous restiez.» Arthur prit place sur une chaise à dos droit sans oublier de joindre les mains sur les genoux et de paraître légèrement étonné, comme s'il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait. Il s'était exercé à se tenir ainsi devant la glace. «Arthur, Mme Gillespie est morte mardi dernier», dit le commissaire Barrot. A suivre