Réaction n L'OCI, plus grande organisation musulmane au monde, a exigé, ce jeudi, un cessez-le-feu immédiat au Liban, se disant «outrée» par la «partialité» de la communauté internationale dans le conflit. «Il y a un accord total sur le besoin d'un cessez-le-feu immédiat et du retrait des forces israéliennes derrière la Ligne bleue de 1949», tracée par les Nations unies et qui sert de frontière entre le Liban et Israël, a déclaré, ce jeudi matin, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, secrétaire général de l'Organisation de la conférence islamique lors d'une réunion d'urgence en Malaisie de près de vingt de ses 57 membres. De «nombreux» pays se sont dit prêts à dépêcher des troupes qui seraient incorporées dans une Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) «élargie», a-t-il ajouté, au moment où l'offensive israélienne au Liban entre dans son 23e jour. Le monde musulman est «outré», a-t-il dit dans un discours, accusant «la partialité flagrante dont fait preuve la communauté internationale». «La colère se répand dans l'ensemble du monde musulman. Je crains que cette colère populaire ne se transforme en haine permanente envers les agresseurs ainsi que leurs protecteurs explicites et implicites (...), un autre échec (des tentatives de paix, ndlr) peut provoquer davantage de violences et de terrorisme», a-t-il averti. L'inaction de la communauté internationale face au «scandale» que représente l'offensive israélienne pourrait avoir «des conséquences incalculables», a également souligné le Premier ministre pakistanais Shaukat Aziz. La «paralysie» internationale «est dangereuse pour la paix à long terme et la sécurité dans cette région sensible du Proche-Orient et dans le monde (...). Cela va également infliger un sévère coup à la campagne internationale contre le terrorisme», a-t-il estimé. Le Premier ministre malaisien, Abdullah Ahmad Badawi, dont le pays préside l'OCI, a estimé que le monde musulman devait «jouer un rôle plus actif». «Nous devons nous montrer préparés à participer aux forces de maintien de la paix sous le mandat des Nations unies. La Malaisie est disposée à le faire», a-t-il promis. «Nous devons également exiger que l'OCI ait un rôle à jouer dans la construction de la paix après la mise en place d'un cessez-le-feu», a-t-il dit. «Jusqu'à présent, la communauté internationale est paralysée. Les Nations unies n'ont pas été capables de faire grand-chose si ce n'est de tenter d'organiser l'acheminement de l'aide humanitaire. Le Conseil de sécurité n'a même pas été capable de réunir suffisamment de courage moral pour condamner Israël pour l'attaque sur (le village libanais de) Cana et le meurtre d'observateurs de l'ONU à Khiam», au Liban-Sud, a regretté le Premier ministre malaisien. «Soyons clairs. Ce qui se passe au Liban et en Palestine ne peut pas être toléré et devrait être condamné», a-t-il asséné. Sont représentés à cette rencontre l'Azerbaïdjan, le Bangladesh, Bruneï, l'Egypte, l'Indonésie, l'Iran, la Jordanie, le Liban, le Pakistan, le Qatar, l'Arabie saoudite, le Sénégal, la Syrie, la Turquie, les Emirats arabes unis et le Yémen.