Des sanctions contre Israël et un cessez-le-feu immédiat et total au Liban. Telle est la demande de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) à l'issue de sa réunion d'urgence consacrée au Proche-Orient tenue, jeudi dernier, en Malaisie. En effet, les 17 pays participants à la rencontre sur les 57 que regroupe l'OCI ont rendu public un communiqué, dans lequel ils condamnent l'agression israélienne « sans pitié » contre le Liban et la Palestine (la rencontre s'est déroulée sans la majorité des pays arabes). « Nous sommes fermement convaincus qu'il ne devrait y avoir aucune impunité pour les violations du droit humanitaire international et des droits de l'homme », a souligné l'OCI dans sa déclaration finale. Pour les participants à cette réunion, dont l'Arabie Saoudite et l'Egypte qui se sont montrés très réticents depuis le début du conflit, « Israël doit être tenu responsable pour toutes ces actions ». L'Etat hébreu, a souligné le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, dans son discours d'ouverture de la rencontre, « défie toutes les normes et méprise les lois internationales ». « Nos peuples attendent de nous que nous prenions des actions urgentes », a-t-il déclaré. Le monde musulman, selon lui, « est outré par l'inaction de la communauté internationale » face à la barbarie israélienne. Après la condamnation, l'OCI exige l'ouverture d'une enquête sur les actes criminels perpétrés par Israël. « Nous exigeons du Conseil de sécurité des Nations unies qu'il prenne ses responsabilités sans plus attendre dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales en décidant et en mettant en œuvre un cessez-le-feu total, inconditionnel et immédiat », écrit l'OCI dans son document. Cette enquête s'impose d'autant que, a estimé l'OCI, les actes commis par Israël représentent non seulement une « violation des droits de l'homme », mais ils contreviennent également aux « principes de la Charte de l'ONU, au droit international et au droit humanitaire international » la plus grande organisation du monde musulman a appelé aussi à « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers libanais détenus par Israël ». Elle a également apporté son soutien au plan, en sept points, proposé par le Liban. Un plan prévoyant, notamment, un cessez-le-feu, un échange de prisonniers entre le Hezbollah et Israël ainsi que l'envoi de l'armée libanaise dans le sud du pays. La position de l'OCI est, soulignons-le, la plus ferme et la plus claire et courageuse qu'ont adoptée les pays musulmans depuis le début du conflit. Soulignant le danger d'une nouvelle flambée de violences terroristes que pourrait susciter la colère des musulmans face à l'offensive israélienne, de nombreux pays se sont montrés prêts à rejoindre les forces de maintien de la paix sous le mandat de l'ONU. « Le monde musulman devait jouer un rôle plus actif et participer aux forces de maintien de la paix sous le mandat des Nation unies » , a-t-on noté. En plus de la Malaisie, de nombreux pays se sont dit disposés à dépêcher des troupes qui seraient incorporées dans une force internationale des Nations unies au Liban.