Pour les Américains il n'y aurait que deux certitudes dans la vie : la mort et les impôts, disent-ils généralement. Mais cette affirmation ne s'adapte pas totalement aux milliardaires qui échappent bien souvent au fisc, comme vient de le révéler une enquête du Sénat américain. Au cours de leurs 12 mois de recherche, les enquêteurs ont découvert que ces milliardaires avaient mis à l'abri des centaines de millions de dollars dans plusieurs petites îles des Caraïbes. Sont cités nommément dans le rapport Robert Wood Johnson IV, dont la famille avait fondé le géant des produits pharmaceutiques et d'hygiène Johnson and Johnson et propriétaire de l'équipe de football américain les New York Jets, ou encore les milliardaires texans Charles et Sam Wyly, le magnat des télécoms Walter Anderson, et Haim Saban propriétaire d'une émission télévisée à succès. Non seulement ces milliardaires ont engagé «des armées d'avocats, courtiers et autres professionnels» pour monter leurs sociétés écrans, mais ils ont également organisé des transactions entre eux ou accordé des prêts faramineux aux membres de leur famille aux Etats-Unis, selon ce rapport. Entre 1999 et 2004, par exemple, les Wyly ont versé environ 85 millions de dollars, rapatriés d'outre-mer, sur des comptes aux Etats-Unis pour l'achat de logements de luxe à Aspen, Dallas ou Malibu. Parce que ces sociétés et fondations avaient leur siège dans des lieux comme les îles Caïman ou les îles Vierges britanniques et n'étaient pas enregistrées aux Etats-Unis, les milliardaires ne sont pas tenus de déclarer ces sommes énormes aux impôts américains.