Résumé de la 2e partie Georges, âgé de 27 ans, se lie d?amitié avec Mathilde Coller, 44 ans, qu?il finit par épouser. Et Georges se retrouve avec deux cents trompettes de plastique jaune, en vrac sur un rayon de vente promotionnelle, à 1 penny de réduction. La trompette se vend 1 shilling pièce. Le chef de rayon l?encourage : «Guettez les femmes avec des enfants, et faites-leur l?article. Nous avons eu le lot à moitié prix. Sur 200, nous ferons encore 100 shilling de bénéfice !» Mais c?est étrange, Georges est tout pâle. Chaque fois qu?un enfant agrippe un jouet et souffle dedans, il a un sursaut nerveux. Et en même temps, il cherche à les vendre avec une frénésie curieuse. Mais le succès n?est pas évident. Georges fait disparaître six douzaines de trompettes en même temps, il les brûle dans la chaudière du sous-sol. Mais ce n?est pas suffisant. Il en reste encore une centaine. Alors, à bout de nerfs, il ramène de chez lui une grande valise en crocodile, cadeau de mariage de Mathilde. A l?heure du déjeuner, il enfourne tout le lot de trompettes jaunes dans la valise, et cache le tout dans son vestiaire. A son retour, le chef de rayon s?étonne : «Vous avez tout vendu d?un coup ? ? Oui. Une chance. C?est un vieux monsieur un peu farfelu. Il a acheté le tout pour une institution d?orphelins. ? Et il n?a pas demandé de remise ? ? Euh, non, même pas. C?est un vieux fou, je crois, il a payé sans rechigner». Le soir, Georges avec une belle valise remplie de trompettes quitte le magasin sans encombre. Le chef de rayon a bien remarqué la valise, car elle se remarque mais son employé a le droit de partir en week-end, et il ne s?en étonne pas outre mesure. En prenant son billet de train pour rentrer chez lui, Georges dépose la valise à ses pieds. Il paie, ramasse sa monnaie, et? plus de valise ! Un voleur à la tire galope avec elle, persuadé de découvrir dans ce bagage de luxe des merveilles. Georges ne court même pas derrière lui. Tant pis, et tant mieux. Il achètera une autre valise pour expliquer la disparition. Au fond, il ne savait pas quoi faire de ces trompettes. Le voilà débarrassé. Le lendemain d?ailleurs, son chef de rayon lui tape sur l?épaule en riant. Il tient le journal à la main. «Votre vieux fou n?a pas eu de chance ! Ecoutez : un certain Jack Mended, sans domicile fixe, a été arrêté à la gare centrale alors qu?il s?éloignait avec une valise qu?il venait de voler. Le voleur a été doublement malheureux. Arrêté, il a découvert que son butin était un lot de trompettes en plastique !» Et le chef de rayon de conclure : «C?est votre original, sûrement. Il va être content de les retrouver !» Georges ne dit rien. Il vient de penser tout à coup que la merveilleuse valise de crocodile est irremplaçable. Elle porte ses initiales à l?intérieur. Et la marque du fabricant en toutes lettres avec l?adresse. C?est un objet d?une grande valeur. La police voudra sûrement la rendre à ses propriétaires, et la chose est simple, car le marchand est connu à Londres. Il connaît ses clients, il connaît Mathilde sa femme, qui achète chez lui tous ses bagages. Dans quarante-huit heures, peut-être moins, la police va rapporter cette valise. Que dira-t-il ? Comment expliquer pourquoi il a fait disparaître un lot de trompettes jaunes en plastique ? Cela paraîtra ridicule. Georges est affolé. Comment peut être affolé quelqu?un qui a une idée fixe. Et les trompettes sont une idée fixe. Elles lui sonnent à l?oreille, lui vrillent le crâne, il voudrait les piétiner toutes, les faire disparaître à jamais de son univers. Pourquoi est-il poursuivi par de ridicules jouets au son encore plus ridicule ? Georges demande à rentrer chez lui, il a mal à la tête, il a besoin des jupons de sa mère, de sa femme en l?occurrence, et le chef de rayon le laisse partir, impressionné par sa pâleur. (à suivre...)