Résumé de la 3e partie Le soir, Georges, avec sa belle valise remplie de trompettes, quitte le magasin. Le chef de rayon remarque la valise, mais ne s?en étonne pas outre mesure. Quelques heures plus tard, dans le bureau du commissariat central de Londres, un inspecteur examine la valise en crocodile en écoutant le rapport d?un agent. «? Je suis allé chez le marchand, il a tout de suite retrouvé le nom du propriétaire, Georges Muncey. Pour aller plus vite, je lui ai demandé de téléphoner à son client. C'est une femme qui a répondu. Mme Muncey. Elle a dit être l?épouse de Georges Muncey, et a répondu que cette valise ne lui appartenait pas. ? Le marchand est sûr de lui ? ? Sûr, monsieur l'inspecteur. Il se rappelle même que cette dame a offert le bagage à son mari juste avant leur mariage. C'était un cadeau somptueux, Alors je suis allé voir la dame en question, et elle m'a redit la même chose. Alors je vous l'apporte. On ne sait pas quoi en faire, nous !» L'inspecteur remercie l'agent, et regarde les petites trompettes avec attention. Elles ressemblent absolument à l'autre. Celle qui traîne sur un rayon des pièces à conviction, depuis la découverte de cet enfant, mort et abandonné dans un train il y a huit mois. Curieux. L'inspecteur reprend le dossier. Sur une fiche, il lit que des recherches ont été faites pour retrouver les voyageurs du compartiment n°7 du train Glasgow-Londres. L'enquête a simplement révélé que le jouet avait été acheté à Glasgow, dans une boutique de souvenirs, par une jeune femme. La jeune femme ne s'est jamais manifestée. Quel rapport peut-il y avoir entre tout ça : un enfant mort abandonné par un homme en gris. Un jeune couple introuvable avec une trompette, et une valise en crocodile contenant une centaine de ces mêmes trompettes ? Une valise refusée par son propriétaire apparent ? L'inspecteur met une petite trompette dans sa poche, et lit le rapport de l'agent : le dénommé Georges Muncey a déclaré : «Cette valise n'est pas la mienne, c'est une erreur.» Questionné, il a également déclaré travailler au grand bazar de Kensington et ne pas avoir les moyens de s'offrir un bagage aussi luxueux. La trompette dans sa poche, I'inspecteur se rend au grand bazar, où le chef de rayon lui apprend deux choses intéressantes. Premièrement, Georges Muncey a vendu le lot de trompettes à un inconnu. Deuxièmement, il avait une valise ce jour-là, en crocodile, qu?il a emportée le soir même. La maison de M. et Mme Muncey est un petit pavillon bourgeois entouré d'un jardin. La sonnette tinte délicatement, et une femme d'âge mûr ouvre la porte elle-même. «? Inspecteur Benny, madame, de Scotland Yard. Je désirerais voir votre mari. ? Il est souffrant. - Je sais, madame. Rien de grave, son employeur me l'a dit. Une petite migraine. Dérangez-le, s'il vous plaît ! ? C'est encore à propos de cette valise ? Elle n?est pas à lui ! ? Erreur, madame, son employeur l?a confirmé. Et vous le savez, c'est vous qui l'avez achetée. ? En admettant ? Ce n'est pas un crime. ? Alors pourquoi ne pas la reprendre, si ce n?est pas un crime ? ? Que voulez-vous à Georges ? ? Savoir pourquoi il a menti à propos de ces trompettes. - Il les a payées. Il ne voulait pas avoir l?air ridicule d'acheter ce lot de trompettes en plastique. C'est tout. ? J'aimerais qu'il me le dise lui-même, madame Muncey. Voyez-vous, j?ai un autre petit mystère, à propos de trompette... lié à la mort d?un enfant, un bébé de trois mois, peut-être pourra-t-il m'éclairer ?» Mais Georges boude comme un enfant capricieux, devant l?inspecteur : «Je n'ai rien à dire. Rien. Je déteste les trompettes, c?est tout.» Le plus extraordinaire dans cette histoire absurde, c?est que l'inspecteur ne sait absolument pas ce qu'il cherche, ni s'il y a quelque chose à trouver d'ailleurs. Il pose sa question sans idée préconçue, un peu au hasard, simplement guidé par cette coïncidence : «Une trompette, celle-là par exemple, dans un train, ça ne vous rappelle rien ?» Tout va si vite, que le policier a du mal à suivre. Georges devient soudain hystérique, il se jette sur un divan, se met à hurler et à jeter les coussins partout. C'est un gamin malade, hoquetant qui pleure et qui geint : «Mathilde défends-moi ! maman, il va me faire du mal, empêche-le. Je l?ai tuée ! C?est pas de ma faute hein ? C?est toi qui l?avait dit. elle l?a dit, c?est vrai monsieur, je vous le jure. Elle a dit débarrasse-moi de cette fille. Hein tu l?as dit ?» Mathilde tente de l?arrêter : «Georges, tais-toi, tu deviens fou, tais-toi !» Fou, Georges ? (à suivre...)