Résumé de la 9e partie n La qabla, qui est venue chez Slimane, est heureuse d'avoir mis au monde deux enfants : celui du maître de maison et celui de son jardinier... Deux enfants qu'elle a échangés. Deux semaines ont passé. Ouarda est bien remise, bien que la période rituelle de quarante jours ne soit pas passée. La petite Lamia —c'est ainsi qu'elle a appelé sa fille — a pris de la chair et beaucoup de couleurs. La jeune femme est très fière de son bébé. — N'est-ce pas qu'elle est belle ? demande-t-elle aux gens qui lui rendent visite ? — ah, oui, très jolie... Sa mère, Fatima, qui est venue à la maison le lendemain de l'accouchement, hoche la tête. — elle est jolie, certes, mais je ne lui trouve aucun trait de ressemblance avec toi ! — elle tient de Slimane ! — Pas du tout répond Fatima, elle ne tient ni de toi ni de ton mari ! — voyons, maman, le front, si, c'est celui de Slimane ! — Et moi, je te dis que non ! Sa belle-sœur, Samia, est appelée à la rescousse. — Et toi, Samia, qu'en dis-tu ? — tu as raison, elle ressemble à Slimane... A mon mari, Omar, aussi ! — tu ne trouves pas qu'elle ressemble aussi à tes fils, Nacer et Sami ? — Oui, oui... après tout, ils sont cousins et les cousins, comme chacun sait, se ressemblent beaucoup ! Mais Fatima secoue la tête : — Je vais vous donner un élément de différenciation irréfutable : toi Ouarda, ton mari, ton beau-frère, tes neveux... vous êtes tous clairs de teint, alors que la petite est brune ! — Oh, s'écrie Samia, ce n'est pas un élément de différenciation... tiens, mon frère est blond, sa femme aussi, et leur fils est très brun ! Le bébé se met à pleurer. Ouarda le prend. Elle le montre à sa mère et à sa belle-sœur, puis, imitant une voix d'enfant, elle dit : — vous êtes en train de parler de moi ? Hé bien, oui, je suis brune mais jolie... Et je fais le bonheur de maman Ouarda et de mon papa Slimane. — Presse-toi de lui faire un petit frère, dit Fatima ! Ouarda, parlant toujours comme si c'était un enfant. — Pourquoi maman se presserait-elle, grand-mère ? Laisse-moi le temps de grandir un peu. Mais Fatima, elle, est sérieuse. — Le temps passe, ma fille, tu vieillis... a chaque fois, la grossesse risque d'être difficile pour toi ! Ouarda redevient sérieuse. — tu as raison, maman, mais je vais d'abord consulter des spécialistes à l'étranger... Slimane va prendre rendez-vous quand j'aurai fini ma période de convalescence... Samia est atterrée. — tu ne m'as rien dit de cela ! — L'occasion n'est pas venue... Mais ne parlons plus de cela, c'est encore loin... Pensons plutôt à la fête que nous donnerons la semaine prochaine, en l'honneur de notre petite Lamia ! (à suivre...)