Décor n Blida était connue pour ses roses et l'odeur de ses fleurs, ensuite pour son hôpital psychiatrique, mais pas pour son auberge de jeunesse. Samedi 10h 05. Nous arrivons à la gare routière de Blida, qui se situe juste en face du stade. La gare est divisée en deux ; le voyageur est accueilli par les cris de receveurs de Karsan, mais aussi les cris des commerçants informels. Aux alentours du stade, des amas de gobelets et de bouteilles en plastique, jetés lors d'un match qui s'était déroulé la veille, sont toujours là. On demande à un jeune s'il connaît l'adresse de l'auberge de jeunesse. «Désolé, je ne la connais pas.» Un autre jeune nous oriente vers le lieu recherché. «Elle est à côté du stade. C'est à 100 mètres d'ici», nous répond-il. Nous arrivons à l'auberge de jeunesse. Le lieu est agréable et propre. L'auberge est classée «4 Palmiers». Elle est luxueuse et d'une capacité de 48 lits. Fleurs, plantes vertes et sapins nous accueillent à l'entrée. Ce décor casse la morosité de certains établissements publics. A l'entrée, deux agents de sécurité veillent sur les lieux. A l'intérieur, un homme en survêtement est chargé de la réception. «Nous voulons réserver dans votre… » Le réceptionniste, apparemment pressé, nous répond avant même qu'on ait fini de formuler notre demande : «Si vous n'avez pas la carte d'adhérent à l'auberge, vous devez vous acquitter de 300 DA.» A la question de savoir pourquoi une telle somme, il nous répond que le prix de la nuitée est de 180 DA, les 120 DA restants représentent les frais de la carte d'adhérent à l'auberge. Pourtant, les prix fixés par le MJS sont de l'ordre de 100 DA pour une auberge non classée et de 150 DA pour une auberge «un Palmier» et plus. Les réservations pour un groupe se font par un simple «bon de commande» de la Fédération nationale des auberges de jeunesse, nous informe un agent. Les groupes ne sont certainement pas composés de jeunes venus dans le cadre des échanges entre auberges ; ce sont des groupes d'athlètes qui participent à des compétitions. Les responsables des clubs sportifs préfèrent payer la modeste somme de 180 DA, d'autant que les hôtels pratiquent généralement des prix très élevés. L'auberge de jeunesse de Blida, à l'instar de beaucoup d'autres, n'organise aucune activité culturelle et de divertissement. Des agents nous répondent, naïvement, que cela n'est pas du ressort de l'auberge, mais de centres culturels et des maisons de jeunes. Pourtant, la mission principale des associations des auberges de jeunesse reste l'animation de ces lieux. Un agent, d'un air affirmatif, nous affirme que l'auberge de Blida n'a jamais organisé d'activités en son sein.