Le président libanais pro-syrien Emile Lahoud a affirmé, dans une interview au journal argentin Clarin, que «personne ne savait d'où viennent l'argent et les armes» du Hezbollah dont il a pris ouvertement la défense. «Même ses (deux) ministres (appartenant au mouvement, Ndlr) ne le savent pas et c'est sa force», a indiqué Lahoud, interrogé à propos d'un possible financement du Hezbollah par l'Iran et d'un appui logistique prodigué par la Syrie. M. Lahoud, un ancien commandant de l'armée libanaise, a défendu le Hezbollah en le qualifiant de mouvement de «résistance nationale» qui a permis «la libération du territoire». Il a nié que soit menée au Liban une guerre par procuration entre Israël / Etats-Unis d'un côté, Syrie et Iran de l'autre. C'est, selon lui, de «la propagande» faite par «les médias et l'influence juive dans le monde», «surtout les médias nord-américains». «La résistance se bat avec des Libanais, en terre libanaise et avec des revendications libanaises. Ils (le Hezbollah) veulent Chebaâ (les fermes) qui est libanais, les plans des mines en territoire libanais», a affirmé M. Lahoud. M. Lahoud s'est dit «pessimiste» sur un possible cessez-le-feu, affirmant que «la résolution sur laquelle travaille le Conseil de sécurité des Nations unies répondait aux conditions posées par Israël». «Je peux vous assurer que depuis le premier jour, le Liban veut arrêter cette guerre parce que c'est notre pays qu'on est en train de détruire», a-t-il souligné. «Le Liban veut la paix. Mais la paix ne peut pas être uniquement pour Israël. Nous voulons une paix globale, qui bénéficie à tous. (Que les Israéliens) restituent la terre et ils auront la paix avec tous les pays arabes», a-t-il dit.