Hommage n S'il est vrai que la région est célèbre pour ses tapis, il est néanmoins important de souligner le rôle qu'ont joué des femmes pour la sauvegarde de ce métier. Parmi elles, Na Ghenima. Elle est née le 5 août 1924 à Aït Yahia, dans le département de Tizi Ouzou. A six ans, elle entra à l'école d'Aït Hichem en vue de suivre les études primaires. C'est dans la même école qu'elle suivra une formation d'artisane dans le tapis berbère d'Aït Hichem. A 16 ans, encore adolescente, elle épousa feu Salah Ould Braham, un natif du village. Durant sa jeunesse, outre les travaux ménagers, la défunte tenait un petit commerce et confectionnait de belles robes kabyles pour les mariées. Vint alors la Guerre de Libération, Ghenima fut chargée, dans son village, d'organiser les refuges et de collecter des fonds. C'est ainsi qu'elle participa activement et sans relâche à la Révolution en qualité de membre de l'OCFLN et ce, de 1959 jusqu'à l'indépendance du pays. Compte tenu des efforts méritoires que Ghenima avait consentis, durant la Guerre de Libération, elle fut sollicitée par les moudjahidine pour la réouverture du centre artisanal d'Aït Hichem. Ce centre, faut-il le rappeler, était fermé durant la la guerre sur injonction des moudjahidine. Pour relancer les activités du centre et en l'absence de moyens financiers, Hocine Aït Ahmed avait remis une somme de 2 500 FF à Na Ghenima. Cette somme lui avait permis de rouvrir le centre et contribuer à la sauvegarde d'un joyau du patrimoine culturel algérien. Un patrimoine qui permet à de nombreuses familles de la commune et de la région de subsister. Le centre, dirigé par Na Ghenima, deviendra statutairement le Collège d'enseignement technique d'Aït Hichem ; il sera rattaché à l'académie de Tizi Ouzou. La défunte fut la directrice du centre de l'indépendance jusqu'en 1988, année où elle a pris sa retraite. Dans le cadre des activités politiques, Na Ghenima était membre de l'Assemblée populaire communale, chargée du social et ce, pendant trois mandats successifs. Ainsi, elle était élue à l'APC de Aïn El-Hammam de 1974 à 1984, et de 1984 à 1989 à celle de Aït Yahia. Durant plus d'un quart de siècle, elle a formé plusieurs promotions de jeunes filles dans le tissage, leur prêtant assistance même après leur formation. Aussi, en sa qualité de membre de l'APC, Na Ghenima est toujours intervenue pour aider les familles ou les personnes démunies. Elle est décédée le 3 janvier 1993 à l'hôpital de Tizi Ouzou.