Constat La situation de la Cnan est telle que la dissolution aurait pu être l?une des solutions. Mais son premier responsable a préféré recourir à un plan de redressement. La compagnie nationale de transport maritime est au bord du gouffre. Des pertes se chiffrant à 8,38 milliards de dollars (3,5 milliards de dollars pour le seul exercice 2002), un découvert bancaire estimé à plus de 6,5 milliards de DA et des dettes fiscales et parafiscales évaluées à 475 millions de DA. Le constat n?est pas terminé. La vétusté de la flotte dont la durée d?exploitation est dépassée et une pléthore d?effectifs à cause du retrait de 21 navires sur les 47 que possède la compagnie, sans compter le coût de l?immobilisation pour un seul navire qui est de 15 millions de dollars annuellement, soit un milliard de DA. C?est le non-renouvellement de cette flotte vieille de plus de 20 ans qui est à l?origine de cette situation, selon le président-directeur général de la Cnan, M. Koudil Ali, qui s?est exprimé hier au forum d?El Moudjahid. La libéralisation de l?économie nationale a achevé de porter un coup à l?entreprise qui n?était pas préparée à la concurrence, ce qui lui a fait perdre son image de marque et sa clientèle comme l?a souligné son premier responsable. Du coup, la Cnan ne détient que 19% des parts du marché des transports. Aujourd?hui, 10 milliards de DA sont nécessaires pour éponger les dettes de l?entreprise. Le plan de redressement soumis au Conseil de participation de l?Etat et applicable sur une période de 18 mois, après l?accord de ce dernier, préconise la filialisation en partenariat, le leasing pour un premier temps afin de permettre au personnel de se redéployer et le recours à un crédit bancaire pour le renouvellement de la flotte. M. Koudil affirme avoir opté pour cette solution plutôt que pour la dissolution ou la compression. «J?ai choisi la solution du développement et non celle qui réduirait la compagnie», a-t-il précisé. Au cours de cette rencontre, on apprendra que l?entreprise a tenté d?ouvrir son capital, mais la tentative a échoué, la seule offre reçue n?étant pas conforme au cahier des charges. Dans la foulée, le P-DG de la Cnan a laissé entendre que la compagnie pourrait envisager le transport d?hydrocarbures, «une activité qui génère des capitaux».