Difficultés n Les Européens peinent à se mettre d'accord sur leur niveau d'engagement dans la Finul élargie au Liban Sud. Après les réticences de la France désormais pressée de toutes parts de constituer l'épine dorsale de cette force internationale, l'Allemagne, par la voix de son ministre de la Défense, vient de demander un mandat sans équivoque des Nations unies sur les modalités d'engagement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) élargie. Dans une interview à paraître demain lundi, le ministre allemand a indiqué que la marine allemande devrait pouvoir utiliser la force si nécessaire pour empêcher l'acheminement d'armes destinées au Hezbollah, dans le cadre de sa mobilisation au large des côtes d'Israël et du Liban. «Une telle utilisation de la force exige non seulement l'approbation du gouvernement, mais aussi un mandat sans équivoque des Nations unies», a-t-il souligné. La chancelière allemande, Angela Merkel, avait, rappelons-le, exclu, jeudi dernier, l'envoi de troupes terrestres allemandes au Liban et proposé la contribution de la marine allemande pour surveiller la côte libanaise qui s'étend sur 200 km, afin d'empêcher des trafics d'armes. L'Allemagne envisage aussi d'offrir un soutien technique à la police des frontières libanaises, tant à l'aéroport de Beyrouth qu'aux frontières syrienne et israélienne. Le chef du gouvernement espagnol, qui a estimé, pour sa part, dans une interview publiée, hier, samedi, que l'affrontement entre Israël et le parti chiite libanais du Hezbollah n'avait «abouti à rien et même rendu la situation pire», envisage de dépêcher quelque 700 militaires pour la Finul. Le gouvernement portugais s'est dit, également, prêt à contribuer à la Finul, mais ne veut prendre une décision définitive qu'après que sa mission aura été clairement définie, que les moyens militaires à mettre en œuvre seront connus et après concertation avec la présidence de la République et le Parlement. Le renforcement de la Force des Nations unies au Liban (Finul) a été, aussi, au centre d'un entretien téléphonique vendredi soir entre le Premier ministre turc et le secrétaire général de l'ONU. Il est cependant utile de souligner que les réticences de la France, très impliquée dans l'élaboration de la résolution 1701, ralentissent, selon certains, l'engagement des autres pays européens. Jacques Chirac continue à insister auprès du secrétaire général de l'ONU «sur l'indispensable équilibre de la répartition des contingents, qui doit refléter l'engagement de toute la communauté internationale et en particulier des pays européens», une manière d'inciter les Européens et les pays musulmans à fournir des troupes.