Discussions n L'ONU et la diplomatie européenne accélèrent leurs efforts pour débloquer l'impasse sur l'envoi d'urgence de la Finul au Liban. Les ambassadeurs des 25 pays membres de l'Union européenne (UE) ont fait un nouveau point, hier, mercredi, sur leurs disponibilités à envoyer des soldats au Liban dans le cadre d'une nouvelle force de l'ONU. Cette rencontre laisse espérer des engagements concrets lors de la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE, demain, vendredi, en présence du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Ce dernier attend des Européens qu'ils jouent un rôle moteur dans la nouvelle Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Les ambassadeurs des 25 présents à cette réunion se sont, en tout cas, tous montrés d'accord sur l'urgence d'envoyer des soldats dans le cadre de la Finul, a indiqué une source européenne, même si les Etats membres n'ont globalement pas précisé le nombre de soldats qu'ils seraient prêts à envoyer dans le cadre de cette force. L'Italie se présentant à l'heure actuelle comme le premier contributeur, son représentant a indiqué, hier, mercredi, qu'elle était prête à envoyer entre 2 000 et 3 000 hommes. Jusqu'ici, les pays européens en première ligne sur le Liban qui sont la France, l'Italie et l'Espagne se sont montrés réticents à s'engager, dans l'attente d'un mandat clair pour la nouvelle Finul. La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui, le 14 août dernier, a mis un terme à 34 jours de combats entre l'armée israélienne et le mouvement chiite libanais Hezbollah, prévoit que l'actuelle Finul, qui compte 2 000 Casques bleus, soit renforcée pour atteindre un maximum de 15 000 hommes, afin d'épauler l'armée libanaise au Liban-Sud. La France, initialement pressentie pour constituer l'ossature de cette nouvelle Finul, refuse d'engager plus que les 200 hommes qu'elle a dépêchés en renfort des 200 Casques bleus français engagés dans la Finul actuelle, tant qu'elle n'a pas obtenu des garanties sur la sécurité et les règles d'engagement de la Finul renforcée, qui devraient être arrêtées aujourd'hui jeudi à l'ONU. En attendant que la France précise ses intentions, c'est l'Italie qui s'est déclarée prête à assumer la direction de la force. Le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, a néanmoins averti que «la mission était compliquée et nécessitait une grande prudence». Il y a «un syndrome qui pèse très lourd, celui des missions de l'ONU qui sont mal définies et deviennent des échecs», explique une source européenne, citant l'exemple de la Forpronu en Bosnie.«Pour que les opérations onusiennes soient efficaces, il faut un mandat robuste, avec des chaînes de commandement extrêmement claires», ajoute cette source. Si les hésitations des Européens ont semblé «s'amenuiser, hier, mercredi, la venue, demain, vendredi, à Bruxelles, de Kofi Annan, qui partira dans la foulée au Proche-Orient, devrait les pousser enfin à entrer dans le concret et à s'engager sur des chiffres précis», estime le porte-parole du Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Javier Solana.