Résumé de la 7e partie n Sharon, qui a rendez-vous avec Steven chez lui, craint la réaction de Neil - le fils de Steven - qui ne semble pas particulièrement l'apprécier. L'occupant de la chambre 932 quitta le Biltmore à neuf heures trente. Il sortit sur la 44e Rue et prit à l'est vers la 2e Avenue. Le vent vif, porteur de neige, pressait les passants, les faisait se recroqueviller, le cou enfoui dans leurs cols relevés. C'était un temps qui lui convenait, le genre de temps ou personne ne prête attention à ce que vous faites. Sa première halte fut une boutique de fripier sur la 2e Avenue, après la 34e Rue. Négligeant les autobus qui se succédaient à quelques minutes d'intervalle, il fit à pied les quatorze blocs. Marcher était un bon exercice et il était essentiel de rester en forme. La boutique était vide à l'exception de la vieille vendeuse qui lisait d'un air morne le journal du matin. «Vous désirez quelque chose de particulier ? demanda-t-elle. — Non. Je jette juste un coup d'œil.» Il repéra les cintres des manteaux de femme et s'en approcha. Fouillant parmi les vêtements usagés, il choisit un manteau de laine gris foncé, très ample et qui lui parut assez long. Sharon Martin était plutôt grande, se dit-il. Il y avait un rayon de foulards pliés près des cintres. Il prit le plus grand, un rectangle d'un bleu délavé. La femme fourra ses achats dans un sac en plastique. Le magasin de surplus militaire était à côté. C'était commode. Au rayon du camping, il acheta un grand sac de marin en toile épaisse. Il le choisit avec le plus grand soin, suffisamment grand pour contenir le garçon, suffisamment épais pour que l'on ne puisse pas deviner ce qu'il contenait, suffisamment large pour laisser assez d'air quand la corde serait nouée. Dans un supermarché de la 1re Avenue, il acheta six rouleaux de larges bandes de coton et deux pelotes de corde. Il ramena tous ses achats au Biltmore. Le lit de la chambre était fait et il y avait des serviettes de toilette propres dans la salle de bains. Des yeux, il s'assura que la femme de ménage n'avait pas touché au placard : ses autres chaussures étaient dans la position exacte où il les avait laissées, l'une dépassant à peine l'autre, à deux doigts de la vieille valise noire à double serrure debout dans le coin. Il ferma la porte de la chambre à clef et mit les paquets sur le lit. Avec d'infinies précautions, il sortit la valise du placard et la posa au pied du lit. Il prit une clef dans son portefeuille et ouvrit la valise. Il en vérifia minutieusement le contenu : les photos, la poudre, le réveil, les fils métalliques, le détonateur, le couteau de chasse et le revolver. Satisfait, il referma la valise. Il quitta la chambre, emportant la valise et le sac en plastique. Cette fois, il traversa le hall inférieur du Biltmore et prit la galerie souterraine qui menait au niveau supérieur de Grand Central Station. Le flot matinal des voyageurs de banlieue était passé, mais il y avait encore beaucoup de monde. (à suivre...)