Classes n Les plus aisés passent la nuit dans des petits hôtels, les autres se contentent des hammams ou dorment chez des proches ou des particuliers. Si les habitants du Nord ont la chance de profiter tout le temps et «suffisamment» des bienfaits des eaux de la Méditerranée, pour les gens de l'intérieur du pays et du Sud, visiter une plage et s'y baigner restent toujours une expérience inoubliable et un beau rêve, vu la chaleur de leur région et le manque d'infrastructures de loisirs (piscines, camps…) et de rivières et de forêts. Cependant, les inconditionnels de la Grande Bleue ne laissent pas passer un été torride sans visiter les plages du Nord. Ils se débrouillent. Les plus aventuriers passent des moments agréables au bord de la mer. Tous les moyens sont bons pour profiter de sa belle couleur et de l'eau salée. Les uns viennent seuls, les autres en famille ou en groupes. Ils utilisent tous les moyens de transport : bus, voitures, motos et même des camions. Une fois sur place, les plus aisés passent leurs nuits dans des petits hôtels, les autres optent pour les hammams ou dorment chez des proches ou des particuliers. Cependant, les amoureux des longues veillées passent la nuit à la belle étoile, sur la plage. Parmi eux, il y en a qui voient la mer pour la première fois. C'est le cas de la famille de Si Lakhder. Si lui est venu à maintes reprises à la plage, un peu partout en Algérie, sa femme et ses trois enfants voient pour la première fois la couleur de la mer… Profitant de son congé annuel, cet enseignant de 43 ans, qui habite la ville de Aïn Defla, a amené sa petite famille passer quelques jours au bord de la mer. Son choix s'est porté sur la charmante plage de Sidi Fredj. Lakhder n'a cependant pas loué une chambre dans un luxueux hôtel, il n'en a pas les moyens, mais il a de la chance. Son frère habite à Staouéli, une ville distante de 15 km de Sidi Fredj. C'est chez lui qu'il séjourne avec sa famille. Mais la journée, il la passe au bord de la mer où sa femme n'ose pas enlever son voile pour aller se baigner. «Elle plonge avec ses vêtements ! Mais elle ne s'éloigne jamais de la rive», dit-il. Quant à lui, c'est un bon nageur qui essaye d'initier ses trois enfants à ce sport. Les petits prennent un malin plaisir à nager pour la première fois tout en criant de joie, certes, à chaque fois que l'eau touche leur corps. Eux aussi n'osent pas s'éloigner sans la compagnie de leur père. Lakhder vient avec sa famille tôt le matin et ne repart que tard dans la soirée. A midi, ils vont dans un petit restaurant et, le soir, ils se promènent dans la petite ville de Staouéli, à quelques kilomètres de la plage de Sidi Fredj, avant de rentrer chez son frère. «Je suis ici en vacances, je ne veux pas le déranger ! Je rentre donc seulement pour dormir», dit-il.