Une Médaille Fields, le Nobel des mathématiciens, qui sera décernée, demain mardi, à Madrid, semble promise à Grigori Perelman, un savant russe qui a récemment disparu de la circulation après avoir résolu l'énigme de la «conjecture de Poincaré». Mais sa participation est plus que douteuse. Le savant a interrompu tout contact avec le monde extérieur, ont assuré ses anciens collègues, cités dans la presse russe. Perelman, qui a eu 40 ans en juin, a fait ses études jusqu'au doctorat à Saint-Pétersbourg, a été chercheur à l'université de Californie à Berkeley dans les années 1990 avant de passer à l'Institut de mathématiques Steklov de Saint-Pétersbourg, dont il vient de démissionner. A l'âge de 28 ans, il avait été invité comme conférencier au Congrès international de mathématiques de 1994 à Zurich. Grigori Perelman a toujours refusé les interviews, communiquant essentiellement par Internet, notamment pour y jeter des ébauches de communications. Comme celles par lesquelles, en 2002 puis 2003, il donnait pour résolue l'une des sept énigmes du millénaire, telles que définies par l'Institut de mathématiques Clay : la «conjecture de Poincaré». Un prix d'un million de dollars avait été promis par le Clay Institute pour la résolution de l'énigme posée en 1904 par le mathématicien français, mais à ce jour Perelman n'aurait pas réclamé cette récompense.