Blida : Le directeur de wilaya des impôts de Blida a-t-il été agressé parce que la rumeur grossissante et malfaisante a été renforcée par la plainte d?une employée fraîchement mariée à un jeune balèse employé dans la même boîte pour harcèlement sexuel ? Or, ce délit est-il prévu et puni par la loi. Follow me. En coupant la poire en deux, la juge de Blida a bien voulu abréger la détention de Djamel, auteur d?une agression sur son directeur, le 7 mai 2003, car elle a dû prendre en compte les déchirants témoignages de quelques employées dont une femme de ménage malmenée selon ses dires. Le directeur, victime d?un seul coup de poing assené par le mari d?une harcelée ou supposée telle, n?a pas bronché. Il savait que la salle qui était bondée, était totalement acquise à l?agresseur-vengeur, homme d?honneur. Les cinq avocats ont bien tenté de grossir ou de minimiser les faits. C?est selon. Le procureur lui avait parlé de machination contre le directeur de l?Exécutif de Blida. Des questions pertinentes, n?est-ce pas Me Azzouz ont été posées, peu de réponses ont éclairé le tribunal vigilant comme jamais il ne l?a été. C?était aussi le procès de l?administration. Un directeur avec des centaines de fonctionnaires qui s?occupe d?un certificat médical? faux. Des secrétaires qui papotent autour d?une nuit de noces de copains et évidemment colportant de tuantes rumeurs, d?exécutants ouï-dire, de on-dit que, il paraît que. Minable situation. Me Boudjakdji, l?avocat de la victime, a dit que si le prévenu a sauvagement agressé son client sans aucune raison, Me Sadatte a préféré parler de «détonateur» qui a fait que l?on soit dans cette salle pour des coups et blessures. Si pour Bouchaâla, le procureur qui n?y est pas allé avec le dos de la cuillère, l?agression du directeur a eu lieu juste après que l?on eut découvert un détournement de fonds, dans la caisse du foyer et le faux-enregistré au niveau du certificat de scolarité remis par Madame Djamel, l?inculpé. Si pour Me Boudjakdji, son client n?a jamais exercé de menaces, ni de chantage pour harceler ses employées, Me Abdelmalek Azzouz rétorque, en brandissant une pétition signée par quarante femmes des impôts de Blida que deux témoins au moins ont raconté les attouchements et autres demandes pressantes du directeur. Me Chabi Benouared tout en reconnaissant que l?inculpé s?est effectivement mal comporté en se faisant justice et que le parquet ne veut pas entendre parler de harcèlement sexuel, «Allah saura sanctionner l?auteur de ces actes vils». Me Azzouz souligne que son client va survivre à la condamnation même avec sursis en entraînant l?humiliation du harcèlement de sa jeune épouse, puis il prie Faïza Makta, la présidente de la section «détenus», de «faire avec l?article 48 du Code pénal». En matière de responsabilité pénale, il cite l?article : «N?est pas punissable celui qui a été contraint à l?infraction par une force à laquelle il n?a pu résister». La juge prend acte de cette demande alors que Me Boulefrad retrousse les manches de sa robe pour entamer un véritable réquisitoire à l?encontre de la victime à qui il colle le mot : pseudovictime. Il refuse de plaider pour coups et blessures et va jusqu?à mettre en doute le certificat médical qu?il trouve complaisant. Il flétrit l?attitude de ceux qui ont qualifié les témoignages favorables à son client de tendancieux et de fallacieux. «La victime a commis des erreurs, le chantage à l?encontre de pauvres employés vacataires qui espéraient quitter rapidement ce statut», avait clamé le conseil. Pour vite en finir avec cette affaire, la magistrate prend ses responsabilités et décide d?infliger une peine de prison de six mois avec sursis. Les coups, c?est sûr, elle y a cru. Le harcèlement sexuel, à moitié car, encore une fois, ce délit n?existe pas dans le Code pénal. N?est-il pas temps de s?y pencher ?