Parricides, fratricides, infanticides... un phénomène qui prend de l'ampleur et qui déchire des familles les plongeant dans le drame et la désolation. Un phénomène sur lequel les spécialistes doivent se pencher. Il ne se passe pas un jour sans qu'un crime odieux de ce genre soit signalé dans telle ou telle région. La situation est tellement alarmante qu'on est en droit de se poser la question pour savoir si l'Algérien n'est pas en train de perdre à jamais les valeurs familiales qui ont toujours été les siennes. Pouvait-on imaginer, il y a quelques années encore, un homme égorger son père, une femme poignarder son époux ou un père attenter à la vie de sa fille ? Non, non et non. Malheureusement, la réalité est là. Il y a de cela deux jours seulement, une femme âgée de 45 ans a donné sept coups de hache à la tête de son mari qui a succombé sur le coup. Cela s'est passé à El-Oued. Toujours dans cette ville, en juillet dernier, un homme a tué deux de ses sœurs après les avoir torturées. A Tiaret, c'est une petite fille de 8 ans qui a été étranglée par ses parents adoptifs. Une jeune femme de 35 ans habitant la cité des 50-Logements à Chéraga, dans la wilaya d'Alger, a connu le même sort. Elle a été découverte mercredi dernier dans son appartement gisant dans une mare de sang. L'auteur de ce crime odieux n'est autre qu'un ami de la famille. Pour sa part, la cité de Sidi Mebrouk à Constantine a été le théâtre d'un crime similaire le 13 août dernier. Pour un simple malentendu, un jeune policier a tiré deux balles à bout portant sur son épouse de 35 ans, la blessant mortellement. Quelques semaines auparavant, la paisible commune d'Aït Zikki, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été secouée par un abominable crime commis par un jeune homme sur la personne de son père. Celui-ci a été égorgé puis découpé en morceaux par celui à qui il a donné la vie. Incroyable mais vrai ! Ne sommes-nous pas en train de subir les conséquences des 10 années de terrorisme qu'on a vécues ? Pour de nombreux psychologues, la question ne se pose même pas. Déjà au milieu des années 1990, la sonnette d'alarme avait été tirée. Malheureusement, les mesures nécessaires n'ont pas été prises. De nombreuses familles, qui ont vu l'horreur de leurs yeux, n'ont pas été prises en charge sur le plan psychologique. Et de l'avis des spécialistes, le traumatisme se manifeste, au fil des années, par la violence physique et verbale, entre autres. Il n'est pas trop tard pour réagir pour peu qu'il y ait une prise de conscience et une volonté politique de préserver l'avenir de tout un pays.