Résumé de la 1re partie n La source de Zemzem, qui coulait autrefois, à Ouargla, avec abondance, s'est, aujourd'hui, tarie. Tout a commencé le jour où un étranger est arrivé dans l'oasis. On a reconnu tout de suite qu'il n'était pas du pays à sa djellaba rayée, à sa barbiche en pointe et au grand turban qui ceignait sa tête. C'était aussi un homme petit de taille, plutôt sec, le regard vif. Ses vêtements étaient élimés et il portait, en bandoulière, une gibecière crasseuse. On s'était dit que c'était quelque marchand venant de l'Ouest, à moins qu'il ne s'agisse d'un sorcier en quête, dans le désert, de quelque plante ou ingrédient nécessaire à ses potions. L'homme a tourné toute une partie de la journée dans l'oasis, puis on l'a vu discuter avec une personne, puis il a disparu. En réalité, l'homme n'a pas disparu mais s'est juste caché, parce qu'il s'est rendu compte qu'il attirait les regards et qu'il ne voulait pas se faire remarquer davantage. Il a lié connaissance avec un Ouargli qui lui a indiqué sa maison et, à la nuit tombée, il est revenu le rejoindre. L'homme, appelons-le Maâmar, est très pauvre et habite dans une sorte de baraque, avec pour toute literie une natte, et pour ustensiles quelques écuelles ébréchées pour manger et une gargoulette sans anse pour boire. Il n'a ni parents, ni épouse, ni enfants. Il faisait toutes sortes de travaux pour les autres mais il gagnait à peine de quoi vivre. «Qui es-tu ? demande Maâmar à son étrange hôte. — Je viens de l'Ouest, dit l'homme, du lointain Maroc, et je suis sorcier. — Sorcier ! s'exclame Maâmar, surpris. — Oui, dit l'homme, sorcier ! — Tu réalises des prodiges ?» Le sorcier sourit, découvrant des dents cariées. «Disons que je suis en mesure de réaliser certains phénomènes étonnants…» Maâmar s'excite : «Tu peux, maintenant, faire apparaître, là, sous mes yeux, une gassaâ, un grand plat plein de couscous et de viande ? — Oui», dit le sorcier. Il claque des doigts et aussitôt une grande gassaâ, pleine à ras-bord de couscous, avec des morceaux de viande succulents. «Il l'a fait !» s'exclame Maâmar. Il s'approche du plat, l'eau à la bouche – voilà longtemps qu'il n'a pas eu du couscous à la viande ! — et il se jette dessus. «Attention, dit le sorcier, tu vas te faire mal !» Le plat a, en effet, disparu et c'est sur le sol de terre battue que Maâmar se retrouve. «Le plat, où est le plat ? s'exclame Maâmar. — Il a disparu, dit le sorcier. — Mais pourquoi ?, dit le pauvre homme. Je n'y ai pas touché ! — Ce n'était qu'une illusion», dit le sorcier. (à suivre...)